Patrick Martin, Medef : "La dramatisation exercée par E. Macron et B. Le Maire est contre-productive"

Patrick Martin

Il ne comprend pas : pourquoi, et au risque de doucher la dynamique de consommation, d'investissement, et donc de reprise, Emmanuel Macron et Bruno Le Maire "dramatisent-ils" une situation économique que les relais territoriaux de son organisation jugent, pour l'heure, sous contrôle ? Le président-délégué du Medef Patrick Martin s'en irrite, et veut privilégier "pragmatisme et lucidité" pour que "l'intérêt du monde d'après" ne détourne pas les décideurs socio-économiques et politiques de "l'urgence du monde d'aujourd'hui". Le nouvel exécutif gouvernemental, les membres de la Convention citoyenne pour le climat, les maires écologistes récemment consacrés, les acteurs du secteur de la santé, sont prévenus : "sans compétitivité, il n'y a pas de place pour le rêve".

Publié le 10-07-2020 par Denis Lafay

La Tribune : "Technocrate, rigide, inexpérimentée dans ses nouvelles responsabilités" ; ainsi est volontiers qualifiée Elisabeth Borne, qui succède à Muriel Pénicaud : le casting du ministère du Travail et, au-delà, la coloration d'ensemble du gouvernement Castex, vous apparaissent-ils (in)appropriés à l'envergure du chantier économique et social ?

Patrick Martin : (Silence). Nous avons travaillé de manière convenable avec Muriel Pénicaud, surtout depuis l'irruption du séisme pandémique. De notre côté, nous espérons que les nouvelles conditions nous permettront de faire mieux.

146 sur 150 : c'est le nombre de propositions issues de la Convention citoyenne pour le Climat que le chef d'Etat s'est engagé à initier. Auxquelles souscrivez-vous franchement, lesquelles dénoncez-vous franchement ? Plus globalement, applaudissez-vous franchement une "première" démocratique saluée ?

Dès l'installation de la Convention, nous avons opté pour une attitude constructive de dialogue. Abstraction faite du processus démocratique (tirage au sort) qui, en témoigne le courroux de parlementaires, est contestable, notre sentiment est contrasté. Nous partageons l'analyse d'ensemble, mais nous regrettons l'état d'esprit général qui a présidé à la tenue des débats et à la teneur des préconisations : le prisme retenu est celui d'une contrainte, d'une coercition, d'injonctions culpabilisantes à nos yeux inappropriées.

Le mouvement des Gilets jaunes l'a démontré : lorsque les citoyens n'acceptent pas une

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