Palantir: de Big Brother au big business

Peter Thiel, Palantir

Réputé proche de la CIA, le groupe de technologie veut changer son image sulfureuse pour mettre son expertise de gestion des données au service des entreprises. Parmi ses clients européens : Airbus.

Publié le 07-10-2019 par Jerome Marin

« Quand ils lisent les journaux, mes parents pensent que je suis un espion, mais en réalité ce que je fais est plus ennuyeux », plaisante Josh Harris, le vice-président exécutif de Palantir. En ouvrant ses portes, cette entreprise américaine veut changer son image. Très loin de ses liens historiques avec la CIA et des controverses qui la rattrapent régulièrement, elle veut insister sur l'utilisation de son logiciel d'intégration et d'analyse de données par des entreprises, comme Airbus, son client phare en Europe.

« Notre entreprise n'a pas de culture de la communication », admet Fabrice Brégier, l'ancien numéro deux de l'avionneur européen recruté en 2018 pour prendre la direction de la filiale française de Palantir. « Aujourd'hui, celui qui ne communique pas est perdant », poursuit-il, rompant ainsi avec une science du secret savamment entretenue par la société depuis ses débuts, mais qui pourrait aujourd'hui constituer un frein à son indispensable développement commercial.

Le discours est bien huilé. À l'ère du big data, le secteur est porteur. Et ses responsables se plaisent à rappeler qu'il n'y a pas vraiment de solutions concurrentes à leurs outils : Gotham, le logiciel historique qui a fait la renommée de Palantir, et Foundry, son petit frère, davantage pensé pour les entreprises. Pour développer une plate-forme alternative, « cela prendrait deux à trois ans, 500 à 1.000 ingénieurs de premier plan et 1 à 2 milliards d'euros », avance-t-on en interne. La force de la tec

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