Prise de contrôle de Groupama Banque

En mars 2015, Stéphane Richard dévoilait les ambitions de son groupe en matière de services financiers et bancaires. En ce début de janvier 2016, l'opérateur téléphonique semble prêt à se donner les moyens de ses ambitions. Il vient en effet d'annoncer être entré en négociations exclusives avec Groupama, dans le but de lancer Orange Banque, et d'acquérir pour cela 65% du capital de Groupama Banque. L'assureur mutualiste conservera 35% du capital de son actuelle filiale.

Les deux groupes espèrent parvenir à la finalisation de leur accord à la fin du mois d'avril. S'ils y parviennent, Orange Banque devrait être lancée en France au début de l'année 2017, puis proposera ses services par la suite en Espagne et en Belgique.

L'importance des réseaux physiques

Un des atouts majeurs de rapprochement est celui des réseaux de distribution physique. Tout comme Orange, Groupama dispose en effet d'un réseau d'agences étendu, dont le maillage couvre l'ensemble du territoire, y compris les villes moyennes. Orange compte en effet 850 boutiques, et Groupama s'appuie sur 3000 agences Groupama et Gan sur toute la France.

En outre, leur vivier de clients respectifs est considérable, et devrait leur permettre de convertir de nombreux clients à la banque en ligne, chacun profitant de l'expérience et de la réputation de son partenaire, tout en offrant la possibilité d'un point de contact physique disponible pour certaines opérations et du conseil. Par ailleurs, Groupama Banque compte déjà 530000 clients.

Disputer le secteur bancaire

Prendre le contrôle d'une banque existante va permettre à Orange de gagner du temps, et de l'argent. Groupama Banque dispose en effet déjà d'une licence bancaire, de 2,1 milliards d'euros de dépôts, et de 2 milliards d'euros d'encours de crédits. Sur cette base solide, Orange va donc pouvoir mettre à profit son savoir-faire digital pour proposer des applications bancaires vraiment novatrices et disruptives. Comme l'a indiqué à l'AFP le PDG d'Orange, « il s'agit d'une brique essentielle pour nous afin de finaliser le projet Orange Banque pour 2017. Nous disposerons d'un outil qui fonctionne, un parc de clients et tout l'aspect réglementaire déjà en place, cela nous permettra de gagner beaucoup de temps ».

Orange souhaite d'ailleurs jouer un rôle de disrupteur du secteur bancaire. Bien positionné sur les fintechs, fort d'expériences novatrices comme « Orange Money « en Afrique ou « Orange Finanse » en Pologne l'opérateur historique dispose de nombreux atouts pour attirer une grande partie de ses 28 millions de clients mobiles vers Orange Banque, à commencer par les plus jeunes d'entre eux, les plus désireux d'avoir leur agence bancaire dans la poche.