"On pourrait transformer la centrale nucléaire de Fessenheim en batterie géante" (Bertrand Piccard)

La fermeture de fessenheim aura bien lieu, dit de rugy

GRAND ENTRETIEN (3/3). La rédaction de La Tribune a reçu le 15 novembre dernier Bertrand Piccard pendant une matinée pour concevoir avec lui un numéro spécial sur le climat. À la tête de la Fondation Solar Impulse, le « savanturier » suisse aux deux tours du monde, en ballon puis en avion solaire autonome, délivre dans ce long entretien un message d'espoir aux négociateurs de la COP24 : il n'est peut-être pas trop tard, les solutions existent, il suffit de les faire passer à l'échelle de la planète.

Publié le 12-12-2018 par Face à la Rédaction de La Tribune

LA TRIBUNE - La France veut réduire la part du nucléaire et développer la part des énergies renouvelables. Mais c'est difficile à faire rapidement. Comment transformer notre modèle énergétique ?

BERTRAND PICCARD - Quand on parle de diminuer le nucléaire, ce n'est pas par idéalisme, mais parce que l'énergie atomique est désormais plus chère que celle produite par le solaire et l'éolien: cela ne se justifie plus de prolonger la durée de vie des centrales à grand renfort de carénages. En ce qui concerne notre relation à l'énergie, nous vivons comme quelqu'un qui prend son bain dans une baignoire qui fuit et qui, au lieu d'étanchéifier la fuite, ouvre le robinet en grand pour rajouter de l'eau. Nous voulons produire toujours davantage plutôt que de diminuer le gaspillage. C'est aussi ce qui se passe pour le nucléaire. On a des systèmes énergétiques archaïques et pour compenser leur inefficience, on veut produire davantage d'électricité. Aujourd'hui, une pompe à chaleur avec des sondes géothermiques utilise quatre fois moins d'électricité qu'un radiateur électrique. Il y a des maisons tellement bien isolées avec les nouveaux matériaux qu'elles n'ont plus besoin d'énergie fossile pour fonctionner. J'ai isolé le toit de ma maison, j'ai mis une pompe à chaleur au lieu d'une chaudière au fuel et ma facture de chauffage a été divisée par trois. En France, on est en avance pour les LED mais le reste du monde fonctionne encore avec des ampoules incandescentes qui ont 5 % de rendement co

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