Nucléaire : la Russie menace d'arrêter de vendre son uranium enrichi aux Etats-Unis

Uranium kazakh

Si la pétrole et le gaz russes sont au cœur de la problématique des sanctions des pays démocratiques contre la Russie, l’uranium enrichi fait également partie de l’équation. Contrôlant en effet 35% de l'offre mondiale, la Russie menace de cesser ses exportations en réponse aux sanctions occidentales. Dans le même temps, des sénateurs américains demandent l'arrêt des importations russes qui alimentent les centrales nucléaires aux Etats-Unis. En attendant, les prix du "yellowcake" ont flambé de 30% depuis le début du conflit et ont doublé en un an. Décryptage

Publié le 25-03-2022 par Robert Jules

Contrairement à l'Europe qui en est très dépendante des hydrocarbures importés de Russie, les Etats-Unis ont décidé de cesser les importations de pétrole russe. En revanche, ils se sont bien gardés de le faire pour l'uranium enrichi qui alimente leurs centrales nucléaires. La Russie contrôle en effet 35% de l'offre mondiale d'uranium enrichi. La menace d'une interdiction d'exporter a fait flamber le prix de 30% depuis le début du conflit. Sur un an, la hausse avoisine 100%, avec un record de 11 ans battu début mars, la livre d'uranium enrichi (U3O8) dépassant les 60 dollars sur le marché à terme.

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prix de l'uranium

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L'intérêt national menacé aux Etats-Unis

Paradoxalement, la menace d'embargo est double. D'une part, aux Etats-Unis, le sénateur républicain John Barrasso du Wyoming a déposé la semaine dernière un projet de loi pour interdire les importations russes d'uranium, justifié par le fait que les revenus financent la guerre contre l'Ukraine. Le sénateur rappelle dans un communiqué que "les importations de la Russie et de ses alliés, le Kazakhstan et l'Ouzbékistan, représentent près de la moitié de l'uranium (plus exactement, 46 % de leurs besoins en 2020, selon l'US Energy Information Administration) alimentant les centrales nucléaires des États-Unis. Ce niveau élevé de dépendance à l'uranium étranger menaçait notre intérêt national et notre sécurité nationale avant que la Russie n'envahisse l'Ukraine, maintenant c'est tout simplement inacceptable". Il appelle à relancer la production

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