Nucléaire : ce calcul financier d'EDF qui a poussé la France à recycler son uranium en Russie

Le redemarrage de la centrale de cruas pourrait etre retarde, indique edf

DOSSIER SPÉCIAL. Il y a cinq ans, l'électricien tricolore a réactivé un partenariat avec l'entreprise russe Rosatom pour qu'elle recycle l'uranium consommé par les centrales nucléaires de l'Hexagone, en vue de réutiliser ces combustibles usés. Alors que ce deal s'est matérialisé pour la première fois fin novembre 2022 par la livraison en France d'uranium retraité en Sibérie, l'opération a fait vivement réagir. En réalité, celle-ci relève d'un arbitrage purement économique d'EDF. Reste qu'avec la guerre en Ukraine et la hausse des prix de l'uranium naturel, l'équation pourrait bien changer.

Publié le 13-03-2023 par Marine Godelier

C'est un paradoxe étonnant. Alors qu'EDF réutilise une partie de l'uranium consommé par ses centrales nucléaires, afin d'inscrire la filière dans des pratiques vertueuses d'économie circulaire, ce choix risque aujourd'hui d'écorner son image. Sur le papier, l'idée semble pourtant louable, puisqu'il s'agit de recycler des matières issues des combustibles déjà irradiés une première fois en réacteur, de manière à produire de l'électricité sans creuser à nouveau dans les mines. Seulement voilà : c'est la Russie, et plus particulièrement la filière Tenex du géant Rosatom, qui réalise l'opération de retraitement pour le compte de l'électricien tricolore. Un partenariat qui passe mal en ces temps de guerre en Ukraine.

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Il faut dire que ni la France, ni aucun autre pays d'Europe de l'Ouest, ne disposent de l'outil industriel nécessaire pour recycler cet uranium, qui constitue près de 95% des combustibles usés dits « valorisables ». Aujourd'hui, la seule usine capable de s'en charger se trouve dans la région de Tomsk, en Sibérie. Mardi 29 novembre, la France a ainsi réceptionné la fameuse matière transformée en Russie, afin d'alimenter sa centrale de Cruas (Ardèche), la seule certifiée pour utiliser cet uranium de retraitement enrichi (URE).

Arbitrages économiques

Et ce commerce ne date pas d'hier, puisqu'EDF collabore avec Rosatom sur ce marché depuis les années 1970. « A l'époque, c'était moins cher d

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