Nouvelle journée de grève

Ce vendredi, Air France-KLM va connaître son troisième mouvement de grève depuis le début du conflit entre les personnels et la direction sur les augmentations de salaires. Ce nouvel arrêt de travail devrait entraîner l'annulation d'un quart des vols de la compagnie aérienne.

D'après les prévisions de la direction d'Air France-KLM, 80 % des vols long-courriers devraient être assurés. Au départ d'Orly, la direction s'attend à ce que 80 % des vols intérieurs soient assurés, et 70 % au départ de Roissy. En régions, la mobilisation est plus suivie, comme à l'aéroport de Nice-Côte d'Azur, où la moitié des vols est annulée, dans ce deuxième aéroport français.

Les estimations basées sur les déclarations préalables indiquent des taux de grévistes de 31,6 % chez les pilotes, 28,3 % chez les personnels navigants commerciaux, hôtesses et stewards, et 20,4 % chez les personnels au sol. Il se pourrait donc qu'en fin de journée on observe une participation supérieure.

Certains syndicats, de pilotes (SNPL, Spaf, Alter), d'hôtesses et stewards (SNPNC, Unsa-PNC, Unac, CFTC, SNGAF) et de personnels au sol (CGT, FO et SUD) ont par ailleurs prévu un rassemblement devant le siège social de la compagnie aérienne Air France-KLM. Les mêmes syndicats ont également programmé d'autres mouvements de grève, les 3 et 7 avril prochains.

Enlisement et surenchère

Les personnels et leurs syndicats réclament toujours une augmentation globale de 6 % des salaires, estimant que les bénéfices dégagés en 2017 par l'entreprise permettent une revalorisation salariale bien supérieure à celle proposée par la direction du groupe franco-néerlandais de transports aériens. Cette dernière, en revanche, estime qu'une augmentation globale de 6 % annihilerait purement et simplement la dynamique de croissance récemment retrouvée. Par ailleurs, la direction insiste sur le fait qu'Air France a dégagé 590 millions d'euros de bénéfices l'an dernier et que la redistribution sous forme d'augmentation générale et de primes individuelles destinées à rétablir une forme d'égalité au sein des personnels, au profit des personnels au sol notamment, les grands oubliés de ces dernières années, atteindrait 200 millions d'euros. Plus d'un tiers des bénéfices seraient ainsi redistribués aux personnels.

Certaines catégories de personnels, comme les pilotes de ligne, ne sont pas en accord avec cette vision et vont plus loin encore dans la revendication. Ils réclament ainsi une augmentation supplémentaire de leurs primes de 4,7 %, ce qui représenterait plusieurs dizaines de millions d'euros.

Loin d'aboutir, les négociations sont donc en train de s'enliser, face à l'intransigeance des protagonistes, une intransigeance parfois renforcée par la surenchère de certaines catégories de personnels.