Changement à la direction de Nissan

Aujourd'hui, au cours de la tenue de son conseil d'administration, le groupe automobile Nissan Motor devrait officiellement désigner le successeur de Carlos Ghosn, évincé de son poste de président suite à son inculpation le 10 décembre dernier pour fraude fiscale. Nissan avait également été inculpé pour avoir publié de fausses déclarations financières.

L'autre sujet sur la table sera la mise en place de mesures d'amélioration de la gouvernance pour faire face au climat de tensions entre Renault et le groupe japonais. Le conseil devrait ainsi « augmenter le nombre des administrateurs indépendants et mettre en place un comité pour superviser les rémunérations ». Le groupe Mitsubishi Motors, partenaire de l'alliance franco-japonaise, se réunit également ce lundi.

Du côté de Renault

Thierry Bolloré, directeur général de Renault, estime que cette « inculpation crée des risques importants pour Renault, en tant que plus important actionnaire de Nissan, et pour la stabilité de [leur] alliance industrielle ». De fait, Renault, détenant 43,3 % du capital de Nissan, a demandé au groupe japonais la convocation d'une assemblée générale exceptionnelle de ses actionnaires. Mais Renault n'ayant constaté aucune anomalie sur la rémunération de Carlos Ghosn a décidé de le maintenir à son poste de PDG et ajoute « ne pas pouvoir interférer dans le conseil d'administration de Nissan ». Sur les neuf membres que compte le conseil d'administration, « Renault a le droit d'en désigner jusqu'à quatre ».

Cependant, Thierry Bolloré a exprimé sa volonté d'agir. En effet, selon le Figaro, Jean-Dominique Senard, patron de Michelin, pourrait devenir le futur président du constructeur automobile, avec l'appui de l'État actionnaire.