Nouveau retard confirmé pour l'EPR de Flamanville

Nouveau retard confirmé pour lEPR de Flamanville

EDF a annoncé ce matin que le réacteur EPR construit à Flamanville ne pourrait pas entrer en service avant le quatrième trimestre de l'année 2018. Un retard qui alourdit la facture de milliards d'euros.

Publié le 03-09-2015 par Guilhem Baier

Nouveau calendrier

 

L'énergéticien français est revenu en cette matinée du jeudi 3 septembre sur les conséquences du défaut de la cuve du réacteur fabriqué par Areva NP sur le déroulement du chantier de l'EPR de Flamanville. Comme on pouvait s'y attendre, ce défaut majeur engendrera un nouveau report de la mise en service du réacteur de nouvelle génération. Déjà repoussée à 2017 en novembre dernier, l'exploitation du nouveau réacteur a été repoussée par EDF au quatrième trimestre de l'année 2018.

Dans un communiqué pudiquement intitulé « optimisation du pilotage du chantier et nouveau calendrier », le producteur français d'électricité reprend les principales annonces de sa conférence de presse exceptionnelle tenue ce matin. Les travaux de génie civil ont été effectués à 98%, les montages électromécaniques à 60%, et la demande de mise en service a été transmise à l'Autorité de Sûreté Nucléaire au premier trimestre de 2015. Trois étapes majeures sont donc prévues dans le nouveau calendrier. Début 2016, les montages mécaniques du circuit primaire doivent être achevés. Les premiers essais d'ensemble doivent commencer au premier trimestre 2017, et le chargement du combustible et la mise en service sont prévus pour la fin 2014.

 

 

Ne pas pointer Areva du doigt

 

Mais le Président d'EDF, Jean-Bernard Levy, a surtout cherché à rassurer : « J'ai pris le temps d'analyser en détail le projet de l'EPR de Flamanville et j'ai une totale confiance en sa réussite. C'est une priorité pour EDF et un enjeu majeur pour la filière nucléaire française et son rayonnement à l'international ». Pas question pour Jean-Bernard Levy de tirer à boulets rouges sur Areva NP, qui rentrera d'ailleurs dans son giron très prochainement.

Bien au contraire, le Président d'EDF a souligné la mobilisation des équipes d'Areva aux côtés de celles d'EDF : « Nos équipes et celles de nos partenaires, en particulier AREVA, sont mobilisées pour mener à bien ce projet avec les plus hautes exigences en matière de sûreté et de sécurité. » Mais cette clémence ne trompe personne. Ces retards sont la conséquence directe des défauts constatés par Areva NP, EDF et l'Autorité de Sûreté Nucléaire dans l'acier composant la cuve du réacteur et son couvercle. Ces défauts laissent planer une ombre inquiétante sur le chantier normand, comme sur les autres chantiers de l'étranger. Or, pour EDF, qui doit construire deux EPR à Hinkley Point en Grande Bretagne, l'EPR est un enjeu vital. Optimiste, Jean-Bernard Levy semble estimer que ces dysfonctionnements serviront d'expérience utile pour les chantiers à venir : « toute l'expérience acquise à Flamanville bénéficiera aux autres projets d'EPR, notamment Hinkley Point », a-t-il déclaré. Mais en attendant, ce retard coûte 2 milliards d'euros supplémentaires à Electricité de France.

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