Nouveau report pour la reprise de la SNCM

Nouveau report pour la reprise de la SNCM

Le Tribunal de Commerce a repoussé une nouvelle fois sa décision sur les offres de reprises de la SNCM.

Publié le 25-09-2015 par Bertrand Dampierre

Un nouveau report

 

Le Tribunal de Commerce de Marseille devait examiner ce vendredi matin les quatre offres de reprise déposées pour la compagnie maritime qui assure des liaisons entre Marseille et la Corse, et le Maghreb. La première émane du groupe de transports STEF associé à Daniel Berrebi et sa compagnie mexicaine Baja Ferries. La deuxième de l'ancien patron du Port Autonome de Marseille et armateur Christian Garin. La troisième du transporteur corse Patrick Rocca. La quatrième, d'un consortium d'entreprises corses réunies sous le nom de Corsica Maritima.

Hier, les administrateurs judiciaires de la SNCM avaient reçu les représentants syndicaux de la compagnie maritime, et, selon ces derniers, leur avaient fait part de leurs préférences. Curieusement, elles allaient vers les deux propositions corses, et que la solution jugée la plus solide par les observateurs, à la foi sur le plan industriel et sur le plan financier, celle de la STEF et de Baja Ferries, n'avait pas leurs faveurs.

C'est à la demande de la Procureure Catherine Alexandre que le report de l'audience d'examen des offres a été décidé. Cette dernière souhaitait en effet que les juges consulaires disposent d'un peu plus de temps pour examiner chacune des offres, et peser leurs avantages et inconvénients respectifs. La décision du Tribunal de Commerce de Marseille a donc été reportée au 14 octobre 2015. Maurice Faure, secrétaire du Comité d'Entreprise de la SNCM et élu CGT a, quant à lui, conclu qu'il vaut « mieux reporter la décision plutôt que de retenir une mauvaise offre ».

 

 

L'épineuse question du soutien de Bruxelles

 

C'est un communiqué de presse de la CFE-CGC qui permet de mieux comprendre les dessous du report. Parmi les quatre offres en lice, celle de Christian Garin semble fournir le moins de garantie, même si elle bénéficie d'une « lettre de confort » de la Commission Européenne. Celle de STEF et de Baja Ferries pose plusieurs problèmes en revanche. Tout d'abord, le fait que STEF possède déjà la Compagnie Méridionale de Navigation restreindrait l'offre concurrentielle pour le trafic Corse-Continent, qui se restreindrait à un duopole avec Corsica Ferries. Ensuite, elle n'est pas celle qui sauvegarderait le plus d'emplois. Enfin, la Commission Européenne, qui souhaite que le repreneur marque une véritable rupture par rapport à la situation antérieure pour annuler les 450 millions d'amendes qu'elle a infligé à la SNCM, n'a pas accordé son soutien à cette offre. Le délai supplémentaire devrait donc aussi donner à STEF et Baja Ferries le temps de revoir leur copie, et de convaincre Bruxelles.

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