« Nous avons besoin de bras et d'une politique agricole qui se donne les moyens » (Christiane Lambert, FNSEA)

Christiane Lambert FNSEA

Alors que se tient depuis mardi et jusqu’au 30 mars à Angers son 77e congrès, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) dévoile son rapport d’orientation pour les trois prochaines années avec pour objectif de répondre au défi démographique qui se pose au monde agricole. Dans les dix années à venir, 30 à 40% des agriculteurs vont partir à la retraite. À l’heure où les questions de souveraineté alimentaire ont été propulsées sur le devant de la scène par le contexte géopolitique international, l’enjeux est de taille pour la France, puissance agricole. Pour La Tribune, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, détaille les pistes et solutions à mettre en oeuvre afin d’assurer au secteur l’attractivité suffisante pour séduire de nouveaux candidats à l’installation et ainsi assurer la pérennité des exploitations agricoles.

Publié le 29-03-2023 par Coline Vazquez

LA TRIBUNE - Pourquoi consacrer ce rapport d'orientation, baptisé « Entreprendre en Agriculture : notre projet, notre futur ! », à l'enjeu démographique auquel est, d'ores et déjà, consacré le monde agricole en France ?

Christiane LAMBERT - Dans les dix années à venir, 30 à 40% des agriculteurs vont quitter la profession. Autrement dit, ils sont 150.000 à pouvoir faire valoir leur droit à la retraite. Il y a donc une nécessité de renforcer l'ouverture et l'attractivité de la profession afin d'attirer des jeunes pour devenir chefs d'exploitation ou salariés. Il n'y a, aujourd'hui, plus assez de filles et de fils d'agriculteurs pour reprendre la suite de leurs parents, mais de plus en plus de personnes, avec de nouveaux profils venus d'ailleurs, sont intéressées. Ils ont l'envie d'exercer un métier de création et de sens dans une entreprise qui a du sens.

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Nous avons donc besoin de bras, de projets économiques, mais aussi d'une politique agricole qui se donne les moyens. Or, nous dressons le triste constat que l'agriculture française dévie. On perd en moyens de production, on produit moins et les réglementations sont de plus en plus compliquées. Quand d'autres pays foncent, nous faisons du sur place, dans certains domaines, nous régressons même. Nous l'avons dit aux pouvoirs publics : « la France est partie sur une mauvaise pente. Vous avez la responsabilité de redonner de la confiance et des

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