Notre santé menacée par la pénurie de médicaments

Forte hausse du prix des medicaments aux etats-unis

De plus en plus de remèdes se font rares. En cause : la compression des prix, les exportations vers des pays plus rémunérateurs et l'industrialisation décentralisée de la production.

Publié le 22-05-2019 par Florence Pinaud

Ce mois-ci, une ordonnance de Solupred ne risque pas de guérir un patient : il n'y a plus guère de ce médicament dérivé de la cortisone dans les pharmacies. Un phénomène de pénurie dont on entend désormais souvent parler et qui inquiète de plus en plus sérieusement les autorités de santé. Sommes-nous face à une alerte de santé publique ? La souveraineté sanitaire de la France serait-elle menacée ? L'an dernier, 530 médicaments se sont retrouvés en tension ou en rupture de stock, soit 30 % de plus qu'en 2016 et dix fois plus qu'en 2008. Plus grave encore, ces chiffres concernent seulement les médicaments d'« intérêt thérapeutique majeur », selon l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), ceux dont l'indisponibilité peut dégrader l'état de santé et augmenter les risques de mortalité chez les patients.

De quoi s'agit-il ? La rupture d'approvisionnement est prononcée lorsqu'une pharmacie d'officine ou d'hôpital ne peut pas disposer du traitement commandé dans un délai de soixante-douze heures. Elle concerne environ 2 % des médicaments d'officine, mais bien davantage les hôpitaux. À l'automne dernier, c'était le cas du vaccin DTP (diphtérie-tétanos-poliomyélite) obligatoire pour les nourrissons, des anticancéreux 5-Fluoro-uracile (5-FU) et vincristine. La durée médiane de pénurie est de sept semaines et demie, mais le traitement contre la maladie de Parkinson, le Sinemet de Merck, bat des records d'indisponibilité. Depuis septembre dernier, il n'est toujours pas normalem

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