Un chiffre d'affaires faussé

En 2020, Netflix a déclaré en France 56 millions d'euros de chiffre d'affaires et 130 millions de bénéfices. Et le géant américain ne s'est acquitté que d'un impôt de 728.033 euros, soit à peine 0,6 % de ses bénéfices. Des sommes qui ne disent rien des revenus réellement réalisés par le leader mondial du streaming dans l'hexagone. En se basant sur le nombre d'abonnés français (environ 8,6 millions) le cabinet britannique Digital TV Research, cité par Capital, estime que les revenus réels de Netflix pourraient atteindre 1 milliard d'euros pour environ 130 millions d'euros de bénéfice avant impôt. En appliquant un taux d'imposition de 31%, ce sont donc 40 millions d'euros que Netflix aurait dû verser au fisc français. Mais comment expliquer cette différence ? Les deux filiales françaises de Netflix ne s'occupaient en réalité pas de la commercialisation des abonnements mais de marketing pour l'une, et de production de films et de séries pour l'autre. 

La filiale française, simple revendeur du service

Le chiffre d'affaires liés à la vente d'abonnements était jusqu'au 1er janvier 2021 déclaré au Pays-Bas. Mais il devrait finalement l'être dans l'hexagone dès cette année. Un changement de taille, qui a déjà eu lieu dans d'autres pays, pour Netflix qui va donc devoir payer beaucoup plus d'impôts en France. Mais comme le rappelle Capital, la filiale française de Netflix va demeurer un revendeur du service et pourrait donc continuer à réaliser des bénéfices peu élevés. Un montage complexe, car qui dit revente de service dit accord de licence avec la maison-mère aux États-Unis et donc l'obligation de lui verser une rémunération.