Mort du troisième patient équipé du coeur artificiel Carmat

Mort du troisième patient équipé du coeur artificiel Carmat

Le troisième patient à qui l'on avait implanté un coeur artificiel Carmat est décédé vendredi dernier d'un arrêt respiratoire, lié à une insuffisance rénale chronique. La prothèse cardiaque ne serait donc pas impliquée dans le décès.

Publié le 23-12-2015 par Laurent Baquista

La prothèse ne serait pas impliquée

 

Hier soir, la société française Carmat, spécialisée dans les prothèses cardiaques, a annoncé le décès survenu vendredi dernier du troisième patient à avoir été équipé d'un leur artificiel qu'elle avait conçu et fabriqué. Ce patient, un homme de 74 ans, avait reçu lors d'une opération menée le 8 avril 2015 un exemplaire de la prothèse cardiaque que réalise la firme française. Il s'agissait de la troisième implantation de ce type.

Le patient était rentré fin août à son domicile, et, depuis, la prothèse donnait des signes de bon fonctionnement, et lui avait permis de reprendre une vie normale, ou, du moins aussi normale que possible compte tenu de son état de santé. En effet, le septuagénaire « souffrait d'une combinaison de pathologies sévères, en particulier d'insuffisance rénale, préexistante à l'implantation de la prothèse », précise Carmat dans un communiqué de presse. Par ailleurs, « les analyses réalisées n'ont pas montré d'implication de la prothèse dans le décès du patient ».

 

 

L'étude de faisabilité poursuivie

 

Les deux patients précédemment équipés sont eux aussi décédés. Le premier d'entre eux, âgé de 76 ans, avait été greffé en 2013 avec la bioprothèse cardiaque et n'avait vécu que 74 jours après l'opération. Le deuxième, décédé en mai dernier à l'âge de 69 ans, avait pu vivre 9 mois avec la bioprothèse, dont 4 mois passés à son domicile. Dans les deux cas, les analyses avaient révélé un dysfonctionnement de la prothèse, auquel les décès pouvaient être imputés. En effet, les deux décès avaient été vraisemblablement causés par une microfuite, qui avait perturbé le système électronique de pilotage des moteurs. En revanche, la troisième prothèse n'a donné aucun signe de dysfonctionnement. Selon Jean-Claude Cadudal, le Président de Carmat, « il n'y a aucune raison objective de remettre en cause le planning de l'étude de faisabilité, qui se poursuit normalement ». Cette étude de faisabilité porte sur 20 patients en Europe, et devrait, si elle est concluante, déboucher sur l'homologation du coeur artificiel Carmat aux normes européennes, et sur l'autorisation de sa commercialisation.

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