Mai 68-mai 2018 : du quasi plein emploi au chômage de masse

84% DES FRANÇAIS PENSENT QUE LE CHÔMAGE NE BAISSERA PAS D'ICI LA FIN DE L'ANNÉE

Comment expliquer qu'en 50 ans, le nombre de chômeurs en France soit passé d'environ 200.000 en 1968 à plus de 5,6 millions (toutes catégories confondues) aujourd'hui ?

Publié le 24-05-2018 par Audrey Fisne

Si le nombre de chômeurs augmente dès 1967 (l'ANPE ouvrira d'ailleurs ses portes cette année-là), le taux reste très bas jusqu'en 1975. Avec les deux chocs pétroliers (en 1973 et 1979), la croissance chute, les coûts de production et salariaux grimpent et l'inflation est forte. La décennie voit arriver le CDD et le temps partiel, censés participer à la baisse du chômage tout comme la préretraite et le développement de la formation professionnelle. Mais tout ça est inefficace. Le taux de chômage explose jusque dans la moitié des années 1980 et ne parviendra jamais à retrouver son niveau passé. Les créations d'emplois n'arrivent plus à absorber la population active, qui connaît l'arrivée massive des femmes. Sous Giscard D'Estaing, l'Etat entend relancer l'économie par la production, grâce à un allègement des charges des entreprises, un gel des salaires (plan Barre en 1976). En 1977, un deuxième plan d'austérité est lancé avant de miser sur un "libéralisme social". C'est le début du chômage de masse, qui atteint le million en 1977.

 (*) L'Insee évalue le chômage, au sens du BIT, depuis 1975 seulement. La méthodologie de calcul était donc différente auparavant. Les chiffres présentés, issus des archives de l'Insee, sont donc à considérer avec vigilance.

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