Macron et les Gafam : enquête sur une relation ambiguë

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GRAND ANGLE. Le candidat de la « startup nation » en 2017 a été pendant cinq ans le président des startups et des investisseurs, développant l'attractivité et les performances de la French Tech à un rythme inédit. Sensible aux enjeux numériques quitte à les porter lui-même, Emmanuel Macron n'a cessé de soutenir le secteur, toujours richement doté en argent public, dans le but de renforcer la souveraineté numérique de la France et de l'Europe. Mais l'ambivalence et les contradictions du président et de son secrétaire d'Etat au Numérique, Cédric O, vis-à-vis des Gafam américains, font peser une épée de Damoclès sur le nouveau quinquennat. Leurs incohérences sont à l'origine de la plupart de leurs échecs dans le domaine du numérique, de la stratégie « cloud de confiance » à TousAntiCovid, en passant par le Health Data Hub, la « taxe Gafa » ou la loi Avia. La souveraineté numérique, inscrite pour la première fois au gouvernement au même niveau que l'Economie et les Finances, est-elle a

Publié le 27-05-2022 par Sylvain Rolland

En 2017, Emmanuel Macron le technophile se désignait lui-même comme le candidat de la « startup nation », et plaçait le numérique au cœur des enjeux des vingt prochaines années. Un quinquennat plus tard, le bilan du chef de l'Etat est foisonnant dans ce domaine, et mérite qu'on s'y attarde à l'heure où la souveraineté numérique fait, pour la première fois, une entrée triomphale au gouvernement. En plaçant cet enjeu au cœur des prérogatives de Bercy, au même niveau que l'Economie et les Finances, Emmanuel Macron fixe un nouveau cap à l'action du gouvernement dans le domaine du numérique.  Celui-ci devient un instrument de souveraineté pour la France dans une Europe chamboulée par la guerre en Ukraine et le choc mondial entre les blocs américain et chinois.

Mais Emmanuel Macron est-il en capacité de mener une véritable politique de souveraineté numérique ? L'analyse de son premier mandat fait apparaître de nombreuses contradictions entre les paroles et les actes. Le président réélu peut, bien sûr, revendiquer d'indéniables réussites dans le numérique, telles que l'explosion de la French Tech, le déploiement rapide de la fibre dans les territoires -au prix de nombreuses tensions-, la mise en place de plans sectoriels en général cohérents et ambitieux sur les technologies pour développer des filières nationales, ou encore un activisme efficace à Bruxelles pour créer une Europe de la tech. Mais son premier quinquennat est également entaché par des échecs cuisants, notamment TousAn

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