Réduire la dette britannique

Afin de réduire la dette du pays, le gouvernement britannique a décidé l'an dernier de se lancer dans un ambitieux plan de privatisations destiné à rapporter 20 milliards de Livres. C'est dans le cadre de ce vaste plan que s'inscrit la cession des parts détenues par l'état dans le capital d'Eurostar, annoncée hier soir par Georges Osborne, le Ministre des Finances.

La compagnie Eurostar est en effet détenue à 55% par la SNCF, à 5% par la Société Nationale des Chemins de fer Belges, et à 40% par l'entreprise publique London & Continental Railways.

Une société florissante

En 20 ans d'exploitation, Eurostar a transporté plus de 145 millions de passagers, et les récents résultats sont excellents : plus de 10 millions de passagers l'an dernier, une croissance de 7% et plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires. Même si Deutsche Bahn a obtenu l'autorisation de faire circuler ses trains dans le tunnel, Eurostar est de taille à faire face à la concurrence. Vendre dans ces conditions devrait donc rapporter beaucoup d'argent au Royaume Uni. Les médias britanniques estiment ainsi la valeur de ces 40% à 382 millions d'euros.

La SNCF : actionnaire principal, pas investisseur

Les acquéreurs potentiels ont jusqu'au 31 octobre pour manifester. On sait déjà que la SNCF n'en fera pas partie. En effet, elle souhaite conserver son statut d'actionnaire principal, mais ne compte nullement devenir un investisseur en renforçant ses parts dans le capital. Le pacte d'actionnaire avec London & Continental Railways, qui limitait son pouvoir, étant rompu par le désengagement de l'état britannique, ses 55% lui donneront les rennes de la compagnie. Elle n'a nul besoin d'investir pour régner.