Les rémunérations des patrons de Sanofi agacent les actionnaires

Les rémunérations des patrons de Sanofi agacent les actionnaires

Adoptées malgré tout, les résolutions sur les rémunérations de l'ancien et du nouveau Directeur Général de Sanofi ont été contestées en Assemblée Générale par les actionnaires.

Publié le 05-05-2015 par Laurent Baquista

Des indemnités contestées

 

Dans une Assemblée Générale, on considère qu'une résolution adoptée avec moins de 80% des voix est une résolution contestée, compte tenu de la structure du capital et de la participation aux assemblées. Hier, les résolutions portant sur les indemnités de départ de Christopher Viehbacher, d'un montant de 4,5 millions d'euros, et le bonus d'accueil de 4 millions d'euros de son successeur, Olivier Bandicourt, n'ont recueilli que 61% et 64% des voix des actionnaires participant à l'Assemblée Générale de Sanofi. Autant dire qu'elles ont toutes deux été vivement contestées.

Pour accueillir les actionnaires, quelques militants de la CGT arboraient des parapluies dorés et des pancartes sur lesquelles étaient inscrites « Bye, 4,5 M  » et « Hello, 4 M  », sans doute pour leur rappeler les mesures à sanctionner. Ils ne les auraient sans doute pas oubliées malgré ce rappel, car le groupe de conseil aux actionnaires ISS avait appelé à se voter contre elles, et beaucoup d'actionnaires minoritaires ont suivi ses consignes.

 

 

Une tendance qui se développe

 

Les mesures ont néanmoins été adoptées, mais les dirigeants du groupe pharmaceutique français ont dû se lancer dans de longues et prudentes justifications, qui ne leur ont pas épargné toutefois quelques huées et l'expression, parfois ironique, du mécontentement de certains actionnaires minoritaires.

Cette tendance est nouvelle dans les assemblées générales, qui ne soumettent à un vote, seulement consultatif, les rémunérations des dirigeants que depuis l'an dernier. Mais les critiques sont nombreuses, et les indemnités, primes, ou packages des dirigeants de plus en plus souvent contestées. Récemment, les rémunérations de Franck Riboud chez Danone et de Carlos Ghosn chez Renault n'ont été approuvées qu'avec respectivement 53% et 58% des voix d'actionnaires devenus frondeurs.

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