Les rejets d'Alteo autorisés dans les Calanques

Les rejets d'Alteo autorisés dans les Calanques

Le préfet de la région PACA a finalement autorisé les rejets de l'usine Alteo de Gardanne dans le Parc National des Calanques, au grand désespoir des défenseurs de l'environnement et de Segolène Royal.

Publié le 30-12-2015 par Bertrand Dampierre

Accord préfectoral

 

Le préfet de la région Provence Alpes Côte d'Azur a finalement tranché dans le cadre du dossier de demande de renouvellement de l'autorisation de rejets d'effluents déposée par l'usine Alteo de Gardanne, dans les Bouches du Rhône. L'usine d'alumine va donc pouvoir continuer à rejeter ses effluents dans les eaux du Parc National des Calanques. Cette décision satisfait bien entendu les dirigeants d'Alteo, mais aussi les services du Premier Ministre, ainsi que les élus locaux, soucieux de protéger les 1000 emplois que représente l'usine Alteo dans un département où le chômage demeure élevé. Il satisfait aussi le Président du Parc National, car la décision entérinée par le préfet est assortie de réserves qui permettront de maintenir la pression sur Alteo et de le contraindre à respecter des normes. En outre, contrairement à ce qui existait avant, les rejets de l'usine d'alumine ne consisteront plus en des boues rouges, puisque celles-ci seront retraitées par un dispositif en partie financé par l'agence régionale de l'eau, mais seulement en des effluents liquides.

 

 

Ségolène Royal plie mais ne rompt pas

 

Mais ces effluents posent problème aux collectifs de défense du parc, aux associations environnementales, et aussi à la Ministre de l'Ecologie Ségolène Royal : « Je n'ai pas du tout changé d'avis, je pense que c'est une mauvaise décision qui est essentiellement suscitée par le chantage à l'emploi », a protesté la Ministre qui accuse Matignon de pressions sur le préfet. Pour les associations et collectifs, comme pour la Ministre, les rejets, même débarrassés des boues, sont en effet toxiques. ils contiendraient de l'arsenic, du mercure, et d'autres métaux lourds : « On te met le nez dans la merde et on te dit que ça sent bon. Mais ça va être encore pire parce que cette merde va se diluer et diffuser partout, tempête le pêcheur Gérard Carrodano, figure de proue de la contestation.

Vaincue, Ségolène Royal ne désarme toutefois pas complètement : « Je vais mettre en place des surveillances pour être sure qu'au bout de deux ans, il n'y ait pas une reconduction laxiste du processus » a-t-elle assuré hier soir. Semblable au roseau de Blaise Pascal, la Ministre de l'Ecologie, est un roseau qui plie mais ne rompt pas, et continue de penser à l'avenir du site.

Les dernières actualités