Les négociations ont échoué chez Air France

Les négociations ont échoué chez Air France

La direction d'Air France-KLM a fait savoir que les négociations avec les syndicats de pilotes avaient échoué. Un plan de licenciements risque donc d'être envisagé parmi les personnels navigants.

Publié le 01-10-2015 par Bertrand Dampierre

Un échec attendu

 

Compte tenu de la tension qui régnait à la table de négociations, du fait que les syndicats de pilote, le SNPL en tête, avaient déjà rompu une fois ces dernières avant de les reprendre, et puisque le climat social est des plus mauvais depuis la grande grève de l'an dernier, les pronostics sur l'issue du processus de dialogue n'étaient guère optimistes. Pourtant, ces négociations étaient capitales, puisqu'elles conditionnaient la capacité du groupe à améliorer sa compétitivité et à renouer avec un profit suffisamment important pour reprendre ses investissements.

Comme attendu, donc, les pilotes et la direction de la compagnie aérienne nationale n'ont pas trouvé de terrain d'entente sur les sujets qui les préoccupaient, à savoir les transformations à mener dans le cadre du plan Perform 2020. « Les nombreuses heures de discussion et de négociation, suivies de près par le président-directeur général d'Air France, n'ont pas pu aboutir, dans des délais raisonnables, à un accord permettant d'assurer la croissance et la compétitivité de la compagnie », a résumé la compagnie dans un communiqué de presse adressé à l'AFP.

 

 

 

Des licenciements à craindre

 

C'est sur un sujet épineux, il est vrai, que les négociations ont achoppé. Air France KLM, dont les pilotes sont ceux, au sein de toutes les compagnies européennes, qui effectuent le moins grand nombre d'heures de vol annuelles. La direction souhaitait en effet que les pilotes fassent plus d'heures, mais sans augmentation de salaire. Cela aurait permis de diminuer le poids des charges de la compagnie, qui sont entre 25 et 30% plus élevées que celles que supportent ses concurrentes, comme British Airways ou Lufthansa.

La direction va donc sans doute être contrainte de recourir à son plan B. Un plan qui prévoit, d'abord, de retarder les livraisons des nouveaux appareils commandés, et, surtout, de réduire de 10% son réseau long-courrier, en supprimant des vols, et en fermant des destinations. Ce plan B occasionnerait le retrait d'une quinzaine d'appareils, et donc la suppression de nombreux postes. En tout, ce serait environ 3300 emplois qui risqueraient de passer à la trappe, dont 300 emplois de pilotes de ligne. Chez les personnels au sol, cela se traduira par des départs volontaires, mais il pourrait y avoir un plan de sauvegarde de l'emploi et des licenciements secs chez les personnels navigants commerciaux, et surtout chez les pilotes.

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