Occupation temporaire

Des cris surprenants ont retenti entre les dorures somptueuses et les tentures feutrées de l'Hôtel Meurice, hier mardi : «Qu'est-ce qu'on veut? Un logement! Pour qui? Pour tous! Pour quand? Tout de suite! ». Un groupe d'environ 80 personnes, composé de militants de Droit Au Logement, de familles mal-logées et de personnes expulsées a en effet fait irruption dans l'Hôtel Meurice pour attirer l'attention non seulement des clients fortunés qui prenaient leur petit déjeuner, mais surtout des médias et des pouvoirs publics, sur le sort de familles expulsées pendant la période estivale. «Pendant l'été, les expulsions continuent, des familles sont mises dehors. Paris, ce n'est pas que des palaces, c'est aussi des personnes expulsées tous les jours», a martelé Marie Huiban, militante du DAL, qui réclame l'application de la loi sur le Droit Au Logement Opposable.

Application de la loi DALO

Les militants ont exigé un rendez-vous avec la Ministre du Logement Sylvia Pinel et la Maire de Paris Anne Hidalgo, afin de trouver des solutions et « des débouchés concrets » pour les familles qui campent sous une tente place de la République depuis le 30 juillet, en attendant l'application de la loi votée en 2007 qui impose aux pouvoirs publics l'obligation de trouver un logement social « à toute personne qui n'est pas en mesure de se loger par ses propres moyens ».

Ces nombreuses familles se trouvent dans ce cas place de la République, et sont hier venues réclamer une solution à leurs problèmes en investissant le prestigieux palace parisien pour donner plus de résonnances à leurs cris, restés sourds jusque-là.