Entente illégale sur les prix des farines

L'Autorité de la Concurrence a rendu hier un jugement dans le dossier dit du « cartel des farines », un dossier très ancien, puisque les faits remontent à 2007. L'enquête des Sages de la rue de l'Echelle a permis d'établir que, le 11 juin 2007, plusieurs meuniers se sont rencontrés, en pleine période de flambée des cours du blé, afin de s'entendre sur des hausses de prix des farines vendues aux artisans boulangers. Il s'agit donc d'une entente illégale sur les prix, qui a faussé la concurrence entre meuniers, et lésé les boulangers.

C'est la deuxième fois en trois ans que le secteur de la meunerie est impliqué dans une affaire d'entente illégale sur les prix. La précédente avait frappé par le montant global des amendes, qui s'élevait à 242 millions d'euros, et concernait les prix des farines en sachet vendues à la grande distribution.

Impact limité, amende modérée

Les minoteries incriminées sont au nombre de trois, les preuves attestant de la participation d'autres acteurs n'ayant pas été jugées suffisantes par les juges. Il s'agit d'Axiane Meunerie, des Minoteries Cantin, et des Grands Moulins de Strasbourg.

C'est le célèbre meunier alsacien qui écope de la plus lourde amende, puisqu'elle s'élève à 518000 euros, tandis qu'Axiane Meunerie et les Minoteries Cantin sont quant à elles respectivement condamnées à verser 300000 et 320000 euros. L'Autorité de la concurrence n'a, cette fois, pas frappé fort, avec seulement 1,138 millions d'euros. En effet, compte tenu du fait que l'entente sur les prix n'a duré que 6 mois, et que ces trois meuniers ne représentent que 8% du marché global, l'Autorité a estimé que l'impact de l'entente était limité.