Les difficultés techniques sur l'EPR "sont liées à la perte d'expérience" (Pierre-Franck Chevet, ASN)

Pierre-Franck Chevet, Autorité de sûreté nucléaire, ASN,

Pierre-Franck Chevet, qui préside l'Autorité de sûreté nucléaire jusqu'en novembre prochain, commente la situation de la filière nucléaire française et détaille le rôle de l'ASN pour l'avenir du parc existant.

Publié le 05-07-2018 par Propos recueillis par Dominique Pialot

LA TRIBUNE - Comment qualifieriez-vous la situation actuelle du nucléaire français sous l'angle de la sûreté ?

PIERRE-FRANCK CHEVET - Nous sommes entrés dans une période d'enjeux sans précédent, si l'on exclut la phase de construction intensive des années 1970-1980. Toutes les centrales, mais aussi les installations du cycle ou de recherche atteignent quarante ans dans les prochaines années. Cela ne signifie pas forcément la fin de vie, mais la question de la suite se pose nécessairement : sur le plan industriel, ces équipements connaissent-ils des problèmes de vieillissement ? Sont-ils et seront-ils bien gérés ? Que faire pour se rapprocher au maximum des niveaux de sûreté de l'EPR ?

Après Fukushima, l'ambition française en matière de sûreté a été particulièrement élevée. De nombreuses mesures sont effectives depuis fin 2015, mais nous avons demandé d'autres mesures complémentaires. Des moyens mobiles ou légers (diesels, tuyaux) sont déjà en place, mais des moyens similaires en dur restent à déployer.

Comment expliquez-vous les difficultés rencontrées sur le chantier de l'EPR de Flamanville ?

Il n'y a pas eu de construction de nouvelles installations depuis longtemps et la reprise de la fabrication s'accompagne de pas mal de problèmes en matière de délais, de qualité, de sûreté... Les difficultés techniques sont réelles, et liées à la perte d'expérience. Sur l'EPR, certes il y en a plusieurs en construction dans le monde, mais pendant longtemps il y a eu très peu d'échanges

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