Les déboires de l'EPR fragilisent Areva

Les déboires de l'EPR fragilisent Areva

Le défaut constaté dans la cuve du réacteur nucléaire EPR inquiète les clients d'Areva et dégrade considérablement sa réputation.

Publié le 20-04-2015 par Guilhem Baier

Les Chinois doutent

 

L'annonce par l'Autorité de Sûreté Nucléaire, connue en France depuis déjà quelques jours, d'un défaut dans l'acier qui compose le couvercle et le fond de la cuve du réacteur EPR de Flamanville vient de susciter l'inquiétude des clients actuels d'Areva, en commençant par les Chinois.

Avec 23 réacteurs actuellement en commande, la Chine est en effet le premier partenaire commercial d'Areva, et représente à elle seule 9% de son chiffre d'affaires. Le Ministère de l'Environnement chinois a ainsi annoncé officiellement que « la Chine ne chargera pas de combustible dans ses deux réacteurs nucléaires de type EPR conçus par le français Areva tant que tous les doutes quant à la sûreté des équipements ne seront pas intégralement levés ». Même si elles sont construites en Chine, sur le site de Taishan, les cuves des EPR chinois sont en effet fabriquées selon le même procédé que celui utilisé au Creusot, et qui a donné des résultats très insatisfaisants.

 

 

Un accident industriel

 

Sur le plan commercial, ce défaut de cuve est donc un événement des plus fâcheux, mais il pourrait aussi bien se transformer en accident industriel. En effet, il les nouveaux tests qui vont être effectués ne sont pas concluants, il va falloir fabriquer une nouvelle cuve, et enlever celle qui vient d'être installée, retardant encore plus un projet qui a déjà pris un retard considérable. Ou alors, il faudra tout simplement arrêter le chantier.

Après les retards enregistrés sur le premier chantier d'un EPR, en Finlande, ce nouvel incident sème le doute sur la capacité du géant du nucléaire à faire tout simplement son métier. Mais cela a aussi une autre conséquence : dans le cadre du plan de redressement d'Areva, il va falloir revoir à la baisse les actifs et faire de nouvelles provisions pour se préparer à d'éventuels surcoûts dus aux nouveaux retards, voire à la nécessité de refaire la cuve. Cette dépréciation d'actif fragilisera encore la situation financière d'Areva. 

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