Leclerc répond à la colère des éleveurs de porcs

Leclerc répond à la colère des éleveurs de porcs

Après de nombreuses attaques et dégradations de magasins Leclerc ce week-end, Michel Edouard Leclerc appelle l'ensemble des acteurs à se mobiliser pour la filière porcine.

Publié le 07-04-2015 par Aglaë Derouen

Opération coup de poing contre Leclerc

 

Dans la nuit de vendredi à samedi, plusieurs centres Leclerc des Côtes d'Armor et du Finistère ont fait l'objet d'attaques en règle et de dégradations. A Lamballe, 250 chariots ont été incendiés, et 600 recouverts d'un produit qui a nécessité l'intervention d'équipes de dépollution. A Châteaulin, 300 chariots ont été jetés dans le canal de Nantes à Brest. A Huelgoat, le supermarché a été tagué et recouvert d'huile de vidange.

Si Leclerc est ainsi visé par les éleveurs de porcs, c'est en raison de son absence, le 31 mars dernier, à la table des négociations qui regroupaient au Ministère de l'Agriculture tous les acteurs de la filière porcine. Accusant la grande distribution de profiter de la baisse des prix du porc, voire de l'orchestrer sur le dos des producteurs, les éleveurs ont été choqués par l'absence de représentant de Leclerc, comme en témoigne Didier Lucas, de la FDSEA Côtes d'Armor : « Aujourd'hui, c'est toute la filière (30.000 emplois) qui est en train de tomber en Bretagne. Nous n'arrivons pas à comprendre la position de Monsieur Leclerc qui est pourtant un citoyen breton ».

 

 

Appel à une mobilisation de tous les acteurs

 

Michel-Edouard Leclerc répond aujourd'hui sur son blog aux éleveurs de la filière porcine, en commençant par dénoncer les exactions dont les centres Leclerc ont été victimes, de la part de « quelques éléments incontrôlés, écrit Michel-Edouard Leclerc, probablement désespérés, en totale méconnaissance des discussions en cours ». Selon le patron du groupement des centres Leclerc, « les adhérents E. Leclerc ont multiplié ces dernières semaines des échanges avec le monde agricole et agroalimentaire ainsi qu'avec les organisations du secteur porcin ».

Michel-Edouard Leclerc est même allé beaucoup plus loin, affirmant que tous les adhérents du GALEC avaient pleinement conscience de la gravité de la crise, et du fait que « les prix actuels ne sont pas assez rémunérateurs et qu'ils ne couvrent même pas le compte d'exploitation » des éleveurs. Mais, pour Michel Edouard Leclerc, la solution ne peut passer que par une mobilisation responsable de tous les acteurs de la filière.

 

 

La grande distribution n'est pas seule en cause

 

La clef du problème lui paraît être entre les mains de Stéphane Le Foll, le Ministre de l'Agriculture, qui peut intervenir sur les prix et interdire les promotions excessives. Mais il faudrait aussi que les éleveurs se mettent d'accord et fassent preuve d'une plus grande cohérence face à ces promotions. En effet, ils paraissent à M. Leclerc aussi prompts à les condamner qu'à les réclamer, « lorsque les stocks sont trop importants, comme dans la période qui précédait Noël où à lui seul E. Leclerc a procédé au dégagement de 20.000 porcs ».
Pour finir, Michel-Edouard Leclerc estime que la crise porcine est un problème européen, voire mondial : « à cette échelle, la désignation des seuls distributeurs français comme fauteurs de la crise, ça ne marche plus ».

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