Le rapprochement entre Vivendi et BeIN se précise

Le rapprochement entre Vivendi et BeIn se précise

Présenté la semaine dernière comme une simple rumeur par certains, le rapprochement entre les ennemis du secteur des droits sportifs télévisuel semble prendre forme.

Publié le 09-02-2016 par Laurent Baquista

Alliance des ennemis

 

La vie des affaires connaît actuellement une telle accélération qu'une rumeur démentie une semaine se transforme en information solide la semaine suivante. Ce phénomène, déjà constaté pour le rapprochement entre Bouygues Telecom et Orange, est en train de se vérifier une nouvelle fois à propos du groupe de médias et de divertissements français Vivendi, et son concurrent qatari dans le domaine de la diffusion des rencontres sportives.

En effet, d'après le quotidien sportif l'Equipe, Vincent Bolloré est entré en discussions avancées avec l'actionnaire principal de BeIN Sports, le fonds souverain du Qatar, pour distribuer en exclusivité les chaînes BeIN Sports. Cette annonce fait bien entendu figure de tsunami dans le domaine des droits sportifs, et signe la fin d'un conflit âpre et coûteux, qui a duré plusieurs années.

 

 

La voix de la raison

 

Pourtant, à bien y réfléchir, les deux poids lourds du sport à la télévision semblent en fait condamnés à se rapprocher. En effet, Canal+, a perdu beaucoup au sein de cet affrontement violent. De l'argent tout d'abord, car la compétition a entraîné une inflation des droits télévisuels dans la plupart des disciplines sportives, en particulier le football, le rugby, et la Formule 1. Des compétitions également, puisque BeIN Sports a, par exemple ravi à Canal+ la diffusion de la Coupe d'Europe de Rugby. Des abonnés, 88000 d'entre eux s'étant reportés sur BeIN Sports. Des journalistes enfin, car la chaîne qatarie a débauché de nombreux membres du service des sports et des consultants de la chaîne cryptée.

 

 

Des conséquences lourdes

 

Mais BeIN n'est pas non plus restée indemne dans le combat. A force de mettre des millions sur toutes les tables de négociations, la chaîne semble avoir fait tapis, sans pouvoir réaliser le coup de poker attendu, puisque les abonnements engrangés ne sont pas à la hauteur des investissements consentis. De sorte que BeIN perd aujourd'hui 250 millions d'euros par an.

Reste à voir comment l'Autorité de la Concurrence va réagir à ce rapprochement, qui mettrait Vivendi en position outrageusement dominante sur le sport. Par ailleurs, ce rapprochement entraînera sans doute une baisse des droits télévisuels, ce qui ne sera pas ressenti favorablement dans le milieu du sport, ni par les clubs de foot ou de rugby, ni par leurs ligues professionnelles respectives.

 

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