La France, c'est la Silicon Valley

L'exécutive Chairman du leader mondial des réseaux rendait visite ce jeudi à sa filiale française, pour inaugurer avec Robert Vassoyan un nouveau centre de recherche et développement à Issy-les-Moulineaux, en présence d'Emmanuel Macron, le Ministre de l'Economie. Interviewé ce matin par Thomas Sotto sur Europe1, John Chambers a tenu un discours particulièrement détonnant sur sa façon de voir la France. A mille lieux du dénigrement de soi et de l'autoflagellation des thuriféraires d'un déclin français, aux antipodes des jérémiades des patrons français et de tous les candidats à l'expatriation ou à la délocalisation, désireux de quitter un pays moribond où plus rien de se fait, John Chambers a tout simplement déclaré : « J'ai l'impression de voir la Silicon Valley ». Et de rajouter : « Je pense que la France, c'est l'avenir, et que d'autres entrepreneurs suivront ».

« Parier gros sur la France »

Au-delà de l'inauguration du centre de recherche avec le patron de Cisco France, Robert Vassoyan, John Chambers compte aussi sur son séjour en France pour renouveler ses engagements auprès des acteurs de l'économie numérique hexagonale. Vis-à-vis d'eux l'emblématique patron mondial du leader des réseaux ne tarit pas d'éloges : « Il y a une génération de startups françaises qui vont transformer profondément nos modes de vie », a-t-il déclaré au micro d'Europe1. En février dernier, il était venu en France pour annoncer 100 millions d'investissements dans les jeunes pousses de la French Tech. Cette fois-ci, il compte « parier gros sur la France », en doublant le montant de ses investissements, et consacrer donc 200 millions d'euros, soit un dixième du budget total de Cisco pour la recherche et le développement, au soutien de startups françaises.

Un gouvernement qui comprend les enjeux du digital

John Chambers a aussi appelé les talents qui cherchent à s'expatrier pour travailler chez les géants du Web américains a rester en France, car c'est en France que verront le jour les futurs leaders de l'Internet mondial, ceux qui créeront les emplois de demain. Qu'est-ce qui peut expliquer cette ferveur de la part d'un des papes de la Silicon Valley? La qualité des entrepreneurs, certes, mais aussi l'attitude du gouvernement vis-à-vis de l'économie numérique : « Les décideurs de la France comprennent mieux que tout autre ce que la révolution numérique peut apporter à chacun » estime John Chambers. Un compliment qui ira sans doute droit au coeur de l'exécutif français, qui n'en reçoit que très rarement.