Le PDG d'Eiffage met en garde l'Etat

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Dans le bras de fer qui oppose les sociétés d'autoroutes à l'Etat, le PDG dEiffage a mis en garde le gouvernement contre les conséquences induites par ses atermoiements.

Publié le 18-12-2014 par Guilhem Baier

Bras de fer sur les tarifs

 

Accusées par la Cour des Comptes de percevoir une rente à travers les péages, les sociétés d'autoroutes sont depuis quelques mois dans le collimateur des ministres de l'Ecologie et de l'Economie. Ces derniers espèrent empêcher une nouvelle hausse des tarifs de péages, qui serait particulièrement impopulaire dans le contexte actuel. Ségolène Royal a même évoqué un gel des tarifs autoroutiers pour 2015, et précisé que la résiliation des contrats de concession par l'Etat ne pouvait être exclue.

Pourtant, cette hausse de 1,5% à étaler sur trois ans a déjà été négociée il y a longtemps, et actée par le gouvernement en 2013. Elle doit à la fois compenser la hausse de 50% de la redevance domaniale dont les sociétés concessionnaires doivent s'acquitter, et permettre à ces dernières de dégager des profits complémentaires qui seront réinvestis dans l'entretien, l'amélioration du réseau autoroutier français. L'Etat cherchant par tous les moyens à faire des économies en raison des politiques d'austérité menées depuis quelques années, il n'est pas en mesure de programmer des investissements massifs dans ce domaine, et fait donc porter la charge de l'entretien aux concessionnaires.

 

 

Les menaces de Royal font fuir les investisseurs du BTP

 

Pierre Berger, le patron d'Eiffage, vient de tirer la sonnette d'alarme. Pour Eiffage, qui possède les sociétés d'autoroutes APRR et AREA et exploite 2300km, les menaces de Ségolène Royal ont des répercussions sur les autres activités du groupe dont le gouvernement doit être conscient. En effet, elles paralysent les investissements dans le domaine du BTP et de la construction. Comme l'explique le PDG d'Eiffage, « Les investisseurs nous disent: Ecoutez, nous, on attend, on va voir ce qui se passe sur les autoroutes françaises, on va voir ce que fait l'Etat français; on n'est pas sûr de continuer avec vous ».

Selon Pierre Berger, cette situation est la même pour tous les acteurs du BTP qui possèdent une société d'autoroutes, et le groupe Vinci est donc logé à la même enseigne. Si elle devait se prolonger, ce serait tout simplement l'avenir du BTP français, déjà bien sombre, qui se trouverait compromis.

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