Attaqué sur un bonus

Retraites chapeaux, salaires démesurés, bonus astronomiques ; les patrons des grandes entreprises françaises sont souvent cloués au pilori de la vindicte populaire et médiatique pour les sommes colossales qui constituent leurs rémunérations, et qui paraissent disproportionnées par rapport à celles de leurs employés. A ce jeu de massacre, l'hebdomadaire satirique et politique Le Canard Enchaîné a voulu convoquer le très médiatique patron de la Fnac, Alexandre Bompard. En effet, le Canard a révélé dans son édition de ce mercredi que le Président Directeur Général du distributeur de produits culturels et high-tech allait percevoir un bonus de 11,6 millions d'euros au titre du plan de performance mis en place il y a deux ans par la FNAC.

Une démarche exemplaire

Cette somme se compose en fait d'actions, qui lui ont été attribuées lors de la création de plans de performance. Elles étaient alors valorisées 3,6 millions d'euros, mais la stratégie d'Alexandre Bompard ayant été payante pour la FNAC, elles représentent aujourd'hui une valeur de 11,6 millions d'euros. Alexandre Bompard pourrait tout à fait percevoir cette somme, en exerçant comme prévu ses droits, et c'est précisément ce que lui reproche le Canard Enchaîné.

A tort. En effet, Le 29 mai dernier, lors du Conseil d'Administration de la FNAC, Alexandre Bompard s'était engagé à réinvestir immédiatement dans l'entreprise la somme à percevoir au titre du plan de performance échu. Comme l'a précisé à l'AFP l'un des porte-paroles de la FNAC « en responsabilité et dans une démarche entrepreneuriale, Alexandre Bompard a décidé de réinvestir dans l'entreprise la totalité de ses gains liés au plan de performance, et ce pour une durée d'au moins deux ans ». Une démarche qui va faire taire les critiques, mais devrait surtout servir d'exemple à d'autres grands patrons.