Le pari perdu de TF1 ?

Le pari perdu de TF1 ?

Orange, SFR et Free ont opposé une fin de non-recevoir à la demande de Gilles Pélisson de percevoir une redevance des opérateurs pour la diffusion des chaînes du groupe TF1.

Publié le 24-04-2017 par Laurent Baquista

Bras de fer

 

Gilles Pélisson, le nouveau patron de TF1, a récemment écrit à tous les opérateurs téléphoniques et à Canal+ pour leur signifier qu'il exigerait désormais d'eux une rémunération pour avoir le droit de diffuser les chaînes du groupe, autrement dit TF1, TMC, LCI, NT1 et HD1. Il estime en effet que les opérateurs bénéficient d'une offre de contenus qui mérite une contrepartie sous forme de redevance.

Sa demande n'est en outre pas formulée dans des termes policés, puisqu'elle est en fait assortie d'une menace, celle de couper purement et simplement le signal, tout d'abord sur les tablettes, smartphones et ordinateurs, puis dans un second temps sur les box des opérateurs qui ne respecteraient pas ses exigences.

 

Refus des opérateurs

 

Pour l'instant, un opérateur a accepté cet oukase, mais il s'agit de Bouygues Telecom, qui, comme TF1, est une filiale du géant français du BTP. Difficile de faire autrement que de se plier aux exigences de Gilles Pélisson pour le plus petit des opérateurs téléphoniques français. Mais les trois autres ne l'entendent visiblement pas de cette oreille.

Free, par exemple, a souligné que les opérateurs téléphoniques avaient dû débourser 3 milliards d'euros pour avoir le droit de diffuser des chaînes de télévision, alors que TF1 et ses chaînes occupent gratuitement des fréquences de la TNT. SFR est d'ailleurs sur la même longueur d'ondes que son concurrent.

 

Un pari dangereux

 

Par ailleurs, le trio de tête des opérateurs téléphoniques souligne combien cette requête est absurde pour TF1. En effet, 55 % des Français reçoivent les chaînes de TF1 par l'ADSL ou la fibre. À lui seul, l'opérateur Orange assure à TF1 25 % de son audience totale. Le rapport de force est donc favorable aux opérateurs et défavorable à TF1. En effet, couper le signal serait tout simplement suicidaire, car cette décision entraînerait une chute spectaculaire des audiences des chaînes du groupe, et donc une baisse dramatique des recettes publicitaires.

Pourtant, Gilles Pélisson ne désarme pas, estimant qu'avec les bénéfices qu'ils engrangent, les opérateurs télécoms ont les moyens de payer une redevance pour diffuser les contenus de TF1.

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