Le mariage entre LVMH et Tiffany n'aura pas lieu

Le mariage entre LVMH et Tiffany n'aura pas lieu

Alors que le géant français du luxe a annoncé sa décision de renoncer au rachat de Tiffany, les deux groupes s'affrontent par communiqués interposés et ont tous deux saisi la justice.

Publié le 11-09-2020 par Esther Buitekant

 

Le Quai d'Orsay renverse la situation


Le groupe de luxe de Bernard Arnault a annoncé le 9 septembre qu'il renonçait au rachat du joaillier américain Tiffany. LVMH explique dans un communiqué 'ne pas être en mesure de réaliser cette opération'. Cette transaction monstre à 14,7 milliards d'euros avait été annoncée en novembre 2019 et s'annonçait comme le plus important rachat de l'histoire de LVMH. Mais l'épidémie de Covid-19 et ses conséquences économiques ont rebattu les cartes. Le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères a expressément demandé à LVMH de différer l'acquisition au-delà du 6 janvier 2021, 'en réaction à la menace de taxes sur les produits français formulée par les Etats-Unis.' Le spectre de ces taxes sur l'importation de produits de luxe français inquiète le secteur et le numéro un mondial du luxe précise qu'il ne fait que se plier à une demande du gouvernement français.


Le début d'une bataille judiciaire


De son côté, le joaillier américain a annoncé dans la foulée du renoncement de LVMH vouloir porter l'affaire devant la justice afin de contraindre le groupe français à finaliser l'achat. Dans un communiqué publié le 9 septembre, le président du conseil de Tiffany Roger Farah s'est étonné de voir 'le ministre français des affaires étrangères imposer à une société de transgresser un accord valide et engageant.' LVMH n'a pas tardé à réagir aux accusations de Tiffany et a annoncé son intention de saisir la justice américaine, jugeant la procédure engagée par le groupe américain 'totalement infondée'.

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