La fin

Il y a un an, la justice signait l'acte de décès de Mory-Ducros et le licenciement de 2800 employés du transporteur. Mais son actionnaire principal, Arcole Industries, reprenait l'entreprise, sous le nom de MoryGlobal. Hélas, Arcole Industries n'a pas réussi à redresser l'entreprise : impossible de réduire la dette, d'améliorer les marges, de retrouver une dynamique commerciale dans un secteur d'activité en profonde mutation, celui de la messagerie. Ce mardi 31 mars risque donc d'être celui de la disparition du numéro 2 français du transport de colis.

La crise de la messagerie

En effet, la demande de livraison express de colis dans un tissu économique de proximité a nécessité de la part des entreprises de messagerie des investissements importants : amélioration du maillage territorial des agences pour raccourcir les distances et création de systèmes informatisés de suivi des colis. Tout ceci a un coût important, que le consommateur n'est nullement prêt à payer, ce qui oblige les entreprises du secteur à tirer les prix vers le bas, jusqu'à perdre de l'argent. C'est exactement ce qui est arrivé à MoryGlobal, encore plus fragile que les autres.

Amertume des salariés

Dans un dernier baroud d'honneur, les salariés de MoryGlobal vont organiser des opérations escargot un peu partout en France, mais principalement dans l'Ouest. Mais, chez eux, ce dernier sursaut de révolte cède le pas devant l'amertume et la résignation. Ils ont en fait le sentiment que l'entreprise a été prolongée artificiellement, pour éviter au gouvernement d'enregistrer 5000 suppressions d'emplois d'un seul coup. Leur seul espoir, désormais, tient dans les conditions financières de leur licenciement. Mais, là encore, ils risquent d'être déçus, car Arcole Industries ne semble pas prêt à faire les mêmes efforts que l'an dernier.