Le gouvernement fixe des conditions au rachat de Bouygues Telecom

Le gouvernement fixe des conditions au rachat de Bouygues Telecom

Inquiet des conséquences éventuelles du rachat de Bouygues Telecom par Patrick Drahi, le gouvernement a dores et déjà fixé des conditions strictes.

Publié le 23-06-2015 par Laurent Baquista

Inquiétudes sur les conséquences du rachat

 

Bouygues a bel et bien reçu une « offre non sollicitée d'entrée en négociations pour la cession de Bouygues Telecom », et va réunir aujourd'hui son Conseil d'Administration pour en discuter. Les associations de consommateurs sont inquiètes d'une fusion nouvelle qui pourrait se traduire par des hausses de tarifs et une diminution de la concurrence entre les opérateurs.

Mais le plus inquiet semble être le gouvernement, qui voit d'un très mauvais il cette consolidation dans le secteur des télécommunications, et ne s'en est nullement caché. Emmanuel Macron a en effet déclaré hier «  La consolidation n'est pas aujourd'hui souhaitable pour le secteur. L'emploi, l'investissement et le meilleur service aux consommateurs sont les priorités. Or les conséquences d'une consolidation sont à ces égards négatives, comme l'ont prouvé les cas récents en Europe. »

 

 

Des conditions claires

 

Manuel Valls est allé encore plus loin, en affirmant hier, lors d'une visite dans une entreprise de Val-d'Oise, que « toute opération qui ne répondrait pas à ces enjeux majeurs ne peut pas avoir le soutien du gouvernement ». Les enjeux du gouvernement sont on ne peut plus clairs : il s'agit de préserver l'emploi, tout d'abord, puis les investissements dans la couverture du territoire en 3G et 4G. Il s'agit également de poursuivre le processus de vente des fréquences de très haut débit mobile, et de permettre un maintien de l'innovation et de la recherche à un niveau élevé.

Patrick Drahi, qui sera reçu a Bercy cet après-midi, devra donc rassurer le gouvernement sur chacun de ses points, ainsi que sur la viabilité d'un projet de rachat qui repose sur de l'endettement, et portera celui de Patrick Drahi à 33 milliards d'euros.

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