« Devenir le leader de la chaussure femme en cuir en France »

Telle était l'ambition affichée en 2019 par le trio Laurent Portella, Stéphane Collaert et Thierry Le Guénis, repreneurs de l'enseigne San Marina auprès du groupe Vivarte. Également actionnaires de l'enseigne Cosmoparis, Laurent Portella et Stéphane Collaert avaient ensuite acquis ; en 2021, la marque Minelli, faisant dire à Vivarte qui se séparait ainsi de sa dernière enseigne : «Grâce aux effets de synergie entre les deux marques et la complémentarité de leurs offres, cette opération permet la création d'un leader du marché de la chaussure en cuir en France ». Propos corroborés par les acquéreurs qui expliquaient : « Nous pouvons devenir le leader de la chaussure femme en cuir en France ». Leur stratégie :  conjuguer le « peps » de San Marina avec le « luxe accessible et plus parisien » de Minelli ; et mettre en place une « synergie économique », prévoyant notamment des négociations communes avec certains fournisseurs, afin d'optimiser leurs marges.

Liquidation judiciaire et cessation immédiate d'activité

Malheureusement, la crise sanitaire a été fatale. Et si le duo Portella - Collaert assure que pour l'heure, Minelli se porte bien, San Marina, en revanche n'aura pas survécu à la fermeture administrative de ses magasins durant la pandémie.  Le chiffre d'affaires de l'enseigne chutait ainsi de 110 millions d'euros en 2018 à 90 millions en 2021. Le prêt garanti par l'État (PGE), d'autres aides publiques et l'apport d'un actionnaire n'auront pas suffit à remettre l'entreprise sur les rails, conduisant donc à la cessation d'activité, prononcée hier par le Tribunal de Commerce de Marseille.