Accord au mieux-disant

Nouvel épisode dans le feuilleton du Club Med. Après la première offre de Fosun et d'Ardian, détrônée par celle d'Andrea Bonomi, elle-même supplantée par la nouvelle offre, soutenue par la direction, émanant de Fosun, Gaillon Invest II et Fidelidade, c'était au tour du conseil d'administration de jouer les premiers rôles. Ce dernier a donc écouté cette fois-ci Henri Giscard d'Estaing autant que son portefeuille. Il a donné son accord unanime à une offre qui propose un prix de rachat à l'action supérieur d'un euro à l'offre concurrente. En juillet, il avait donné son aval à Bonomi et Global Resorts, car il était à cette époque le mieux-disant financièrement, contre l'avis de la direction.

Les salariés en désaccord

Fosun avait tenu à rassurer les membres du conseil, et à contrer les arguments évoqués publiquement par Andrea Bonomi : le Club Med ne va pas devenir chinois. Le siège restera à Paris, l'identité du groupe sera préservée, et son président aussi. Si cela a fonctionné auprès du conseil d'administration, cela n'a pas été le cas devant le comité d'entreprise qui réunissait la direction et les représentants des salariés. Ces derniers ne sont en effet nullement convaincus par les réassurances de Fosun, pas plus que par sa stratégie de fuite en avant dans le haut de gamme. Ils attendent de savoir précisément quelles conséquences  sur l'emploi aura l'offre chinoise. Le CE a donc émis un avis contre l'offre de Fosun, par 8 voix sur 11.

En attendant, le projet d'OPA a été déposé à l'AMF, qui va statuer sur sa conformité.