Réduire le délai d'accès à l'ophtalmologie

Cette délégation de compétence, voulue par le ministre de la Santé Olivier Véran, doit permettre de réduire les délais d'obtention d'un rendez-vous avec un ophtalmo :  il fallait 80 jours en moyenne en 2017, selon l'administration.  Ce à quoi Thierry Bour, le président du syndicat national des ophtalmologistes (SNOF) répond que les délais ont chuté : la médiane serait de 26 jours, contre 42 jours il y a deux ans. « Nous avons réussi à augmenter l'offre médicale, car les jeunes s'installent plus souvent en cabinet de groupe, ils se relaient dans les déserts médicaux en ouvrant des cabinets secondaires, et ils recrutent des orthoptistes, des infirmiers ou des assistants médicaux », explique-t-il. Par ailleurs, les ophtalmologistes ne devraient pas manquer : « on devait être 3.500 professionnels au début de la décennie ; on est 5.800 : le trou démographique qui était annoncé n'a pas eu lieu ». 

Les orthoptistes temporisent...

Mélanie Ordines, la présidente du syndicat d'orthoptistes, le SNAO, tente quant à elle de calmer le jeu et de justifier le bien-fondé de cette mesure : « Nous ne cherchons pas à voler le travail des ophtalmos car nous sommes leurs partenaires, mais nous avons besoin d'un petit accès prescripteur pour résoudre le problème des patients qui vivent dans des zones médicalement sous-dotées. [ ] Nous allons passer de 5.800 orthoptistes aujourd'hui à 8.000 dans cinq ans, et 15.000 dans dix ans, alors que la population des ophtalmologistes vieillit. Nous devons nous préparer à ce changement démographique ».