Le biochar, ce nouvel or noir pour le climat qui fait rêver les industriels de la décarbonation

Biochar

Méconnu du grand public, le biochar cumule de nombreux avantages pour le climat et l'environnement. Fabriqué à partir de résidus forestiers et agricoles, il constitue un puissant puits de carbone, car il permet d'extraire et de piéger le carbone contenu dans les végétaux pendant plusieurs centaines d'années. Son procédé de fabrication, par pyrolyse, permet aussi de produire des énergies renouvelables de manière locale et décentralisée. Et, dans certains contextes, il améliorerait grandement la fertilité des sols. Mais, jusqu'à présent, son coût de production était exorbitant. Aujourd'hui, le développement du marché des crédits carbone change la donne et laisse entrevoir une croissance exponentielle.

Publié le 31-05-2022 par Juliette Raynal

Avez-vous déjà entendu parler du biochar ? Pour les spécialistes du climat, ce mot ne sonne pas comme une énigme... Dans le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), le vocable y est mentionné près de 200 fois. Le biochar, ou charbon végétal, est alors présenté comme une "negative emission technology", c'est-à-dire une solution de séquestration de carbone de long terme. Il est aussi présenté comme une substance permettant d'améliorer les propriétés physiques des sols. Encore à ses balbutiements, l'économie du biochar attire aujourd'hui jeunes pousses et grands groupes. En France, plusieurs acteurs comme Suez, Carbonloop ou encore NetZero se sont lancés sur ce marché qui s'apprête à exploser. Mais de quoi s'agit-il exactement ?

Le biochar prend la forme d'une poudre noire composée de petits granules et semblable à la poussière que l'on retrouve au fond des sacs de charbon de bois. Il est obtenu à partir de résidus de bois (résidus naturels ou industriels provenant de l'entretien des forêts, de l'agriculture ou de l'industrie du bois, comme les écorces, les bois de collecte ou les pailles) ou les résidus de cultures sèches (comme les coques de grains de café par exemple). Ces résidus, non valorisés, sont chauffés à environ 500 degrés, en absence d'oxygène afin d'éviter leur combustion qui les réduirait en cendres.

Un puissant puits de carbone

Ce procédé industriel, appelé pyrolyse, permet d'extraire le carbone des végétaux. En eff

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