Le "big bang" du capital humain

Coup d'envoi du "big bang" de la formation professionnelle

La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a présenté lundi son « big bang » de la formation professionnelle. Et le moins que l'on puisse dire est que, en effet, le projet dévoilé par le gouvernement constitue une promesse de remise à plat d'un système paritaire qui a suffisamment fait la preuve de sa faillite.

Publié le 08-03-2018 par Philippe Mabille

La formation professionnelle, qui mobilise 32 milliards d'euros de ressources par an, principalement prélevées sur les entreprises (1,23% de la masse salariale jusqu'à dix salariés, 1,68% au-delà), est à la fois injuste et inefficace : en 2016, 36% des Français ont bénéficié d'une formation, dont 66% de cadres, 34% d'ouvriers et seulement 10% de chômeurs.

À l'heure de l'intelligence artificielle et des nouvelles technologies, 50% des métiers vont soit disparaître (la caissière de supermarché, le chauffeur routier...) soit être profondément reconfigurés, y compris chez les « cols blancs » (avocats, comptables...). Le défi stratégique qui attend la France, ses entreprises et sa population active est donc celle des compétences. On le voit déjà, les employeurs ont de plus en plus de mal à recruter les salariés bien formés dont ils ont besoin pour leur développement. C'est donc d'une révolution du capital humain dont la France a urgemment besoin.

Force est de constater que les partenaires sociaux se sont montrés une fois de plus incapables de formuler autre chose qu'une énième proposition de « réformette ». Certes, ils ont créé de nouveaux droits individuels, avec un crédit de 35 heures par an, ou 55 heures pour les « non-qualifiés », respectivement plafonnés à 400 et 550 heures. Mais pour rendre ces droits effectifs, ils ont buté sur le nerf de la guerre : l'organisation même du système. Ils ont refusé de simplifier la tuyauterie complexe, opaque, des OPCA, les « organismes parit

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