La « tourismophobie », une tendance qui vient de loin

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DECRYPTAGE. Les populations locales n’ont pas attendu la massification du voyage pour stigmatiser les touristes, dont la définition reste péjorative depuis son origine. Par Jean-Christophe Gay, Université Côte d’Azur

Publié le 01-08-2022 par Jean-Christophe Gay

Les perspectives pour la saison touristique 2022 s'annoncent prometteuses. Au niveau international, la page des deux ans de pandémie semble se tourner pour de bon : selon l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), les arrivées de touristes internationaux dans le monde ont plus que doublé (+130 %) en janvier 2022 par rapport à 2021.

Pour ce qui est de la France, une « très, très belle saison » se profile, pour reprendre les mots de Jean-Baptiste Lemoyne, qui était alors ministre délégué chargé du tourisme, lors d'une conférence de presse en avril dernier.

Les chiffres, soutenus par le retour des touristes étrangers, font en effet état d'une hausse de 24 % de réservations à ce jour par rapport à 2019 et de 30 % si l'on prend le chiffre d'affaires prévisionnel.

« Biarritz ne sera plus Biarritz »

Les prophètes de « l'après-Covid », qui prédisaient un monde plus comme avant sur le plan touristique, semblent pour le moment s'être trompés avec le retour massif des touristes dans les aéroports ou sur les plages. De quoi relancer, en parallèle, la « tourismophobie » ou la touristophobie, qui désignent l'aversion vis-à-vis du tourisme et/ou des touristes, que semblent démontrer les cas de Barcelone ou Venise, avec le thème du surtourisme (overtourism). Toutefois, il y a fort à parier que, même si les tendances n'étaient pas orientées à la hausse, cette touristophobie subsisterait.

En effet, celle-ci apparaît inhérente au tourisme, et ce depuis bien longtemps. Dès 1842, le dictionnaire

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