Une escroquerie à la Madoff

Le tribunal de commerce de Paris a officialisé le placement en liquidation judiciaire d'Aristophil, sans prolongation d'activité. Fondée en 1990 par Gérard Lhéritier, cette société vendait à ses souscripteurs des parts de documents écrits tels que des lettres et des manuscrits. Aristophil s'engageait à racheter leurs parts à un prix plus élevé cinq ans plus tard (8,5% d'intérêts). Officiellement, les intérêts provenaient de la prise de valeur des documents et de leur location à des musées. Mais il semblerait que les apports des souscripteurs aient servi à payer ceux qui désiraient récupérer leur mise agrémentée de ces taux élevés. Suite aux soupçons d'escroquerie qui pèsent sur la société, une enquête a été ouverte. Si les faits étaient confirmés, le cas Aristophil ressemblerait en certains points à l'affaire Madoff.

Un montant qui s'élève à 850 millions d'euros

L'information a été révélée par des proches d'épargnants. Depuis la création d'Aristophil, près de 18 000 personnes ont investi dans la société. La somme totale investie est estimée à 850 millions d'euros. Pour le moment, ont été mis en examen le fondateur et président de la société, Gérard Lhéritier, sa fille (expert-comptable de l'entreprise) ainsi qu'un marchand d'art. Les épargnants sont indignés et inquiets car la liquidation judiciaire est pour eux synonyme de résiliation de contrat. Par conséquent, ils craignent de ne pas pouvoir récupérer les sommes investies. « Il faudra donc tenter de fédérer les investisseurs afin d'éviter que les manuscrits ne soient bradés » a affirmé Philippe Julien, avocat de l'Association de défense des investisseurs en lettres et manuscrits.