Des navettes volantes autonomes

La RATP et Airbus ont profité du sommet Tech For Good qui s'est tenu à Paris pour annoncer leur projet commun de « service de mobilité aérienne urbaine », autrement dit de navettes volantes autonomes. Une ambition un peu folle auquel l'entreprise publique de transport croit dur comme fer, espérant bien pouvoir proposer ses taxis volants à la ville de Paris d'ici 5 ans. Partenaire du projet, l'avionneur européen a mis au point un prototype à décollage et atterrissage vertical, véhicule hybride entre le drone et l'hélicoptère qui pourra atteindre 150 km/h en vitesse de pointe. De quoi éviter les bouchons sur le périphérique et les métros bondés aux heures de pointe. Pour Mathieu Dunant, directeur de l'innovation du groupe RATP, l'objectif demeure le transport de proximité : « On vise des déplacements ponctuels sur une distance de 20 ou 30 kilomètres (...), liaisons entre aéroports et grands pôles urbains ou grands sites touristiques comme le château de Versailles. »

Priorité à la sécurité

Pour contrer la méfiance des usagers, échaudés par les difficultés rencontrées par les véhicules roulants autonomes, Guillaume Faury, président exécutif d'Airbus, a rappelé que l'objectif était avant tout celui de la sécurité : « Aujourd'hui nous disposons des briques techniques, mais il faut les intégrer dans la vie quotidienne des usagers sans remettre en cause notre priorité, la sécurité. » Les deux entreprises espèrent également pouvoir rendre ce nouveau mode de transport accessible à tous, tablant sur des véhicules « de 4 à 6 places dans les 5 ans pour un coût de 1 à 2 euros le kilomètre. » Si Airbus et la RATP sont les seules entreprises à tenter l'aventure sur le marché français, à l'étranger la concurrence a déjà une longueur d'avance. Boeing s'est en effet lancé dans la course avec sa filiale Aurora Flight Science qui a effectué avec succès ses premiers vols d'essai en janvier dernier.