"La question de la confiance avec les armées est posée" (François Cornut-Gentille)

François Cornut-Gentille député UMP de la Haute-Marne

Dans une interview accordée à La Tribune, le député républicain François Cornut-Gentille estime que la confiance qui avait regagnée à travers la prochaine loi de programmation militaire (LPM), est à nouveau entamée. Le député a par ailleurs déposé un amendement à l'Assemblée nationale, qui sera débattu lundi, visant à annuler les ouvertures et annulations de crédits au sein de la mission "Défense", afin que le gouvernement revienne au cadre fixé par la LPM, à savoir le financement interministériel des surcoûts des opérations extérieures et des missions intérieures.

Publié le 09-11-2018 par Propos recueillis par Michel Cabirol

Que pensez-vous de la décision du gouvernement de faire participer le ministère des Armées à une nouvelle tranche de financement des opérations extérieures (OPEX) ?
C'est une ponction de 800 millions d'euros quasiment. Le gouvernement annule plus de 400 millions de crédits budgétaires, qui correspondent à une partie de la réserve de précaution, puis demande de financer le surcoût au-delà des provisions initiales de 750 millions d'euros. D'une part, la réserve de précaution permet au ministère de payer les factures en fin d'année. Ce qui veut dire d'autre part que le report de charge va exploser. Il était déjà plus que limite, il sera au-delà de la limite. Aujourd'hui, on ne sait pas encore quel sera le niveau de report de charge et à quelle hauteur sera ponctionné le programme 146 à la fin de l'année. Mais on va arriver à des sommes importantes. On en saura plus au moment de la loi de règlement.

Est-ce une encoche importante ?
Elle est comparable à peu près à l'encoche qui avait été décidée en 2017 et qui a provoqué le départ du général Pierre de Villiers. En réalité, c'est plus qu'une encoche. La loi de programmation militaire (LPM) part désormais dans des conditions difficiles. Ainsi, l'augmentation du budget de la défense de 1,7 milliard par an dans la LPM supposait que la réserve de précaution était redonnée au ministère des Armées et que la solidarité interministérielle jouait pour régler le solde des surcoûts des OPEX. Supprimer ces dispositifs veut dire que le gouverneme

Lire la suite

Voir la suite...

Les dernières actualités