La Présidente américaine de Chanel contrainte de démissionner

La Présidente américaine de Chanel contrainte de démissionner

La célèbre maison Chanel a annoncé hier soir le départ de sa Présidente pour divergences stratégiques.

Publié le 27-01-2016 par Aglaë Derouen

Départ contraint

 

La maison de haute couture et de luxe française a annoncé hier soir dans un communiqué de presse la démission de Maureen Chiquet, la Présidente directrice générale, « en raison de divergences d'opinions sur la stratégie de la maison ». Elle quittera Chanel à la fin du mois de janvier, selon le communiqué de presse du groupe de luxe français, et c'est Alain Wertheimer qui reprendra la direction de la société.

Maureen Chiquet, âgée de 53 ans, est une Américaine née dans le Missouri, qui a commencé sa carrière chez L'Oréal, en tant que Chef de produit, avant d'aller travailler chez Gap. Elle avait rejoint Chanel en 2003, pour y prendre la direction de la filiale américaine, avant de devenir en 2007 la patronne du groupe.

Son départ, malgré tout, se fait sur un fond de remerciements pour bons et loyaux services, si l'on en juge par la tournure du communiqué de presse : « Chanel tient à remercier Maureen Chiquet pour avoir accompagné la Maison dans une nouvelle phase de croissance, en étroite collaboration avec les équipes dirigeantes et lui souhaite beaucoup de succès dans ses futurs projets ».

 

 

Quelles divergences ?

 

Pourtant, il semblerait que les divergences avec les deux actionnaires majoritaires du groupe, Alain Wertheimer et son frère Gérard soient profondes, même si Chanel s'est refusé à tout commentaire explicatif. Descendants de l'associé historique de Coco Chanel, les frères Wertheimer ont récemment procédé à des refontes de périmètre, en vendant successivement les cosmétiques Bourgeois, et la société spécialisée dans les arts de la table Guy Degrenne, pour se repositionner exclusivement sur le secteur du luxe. Il n'est pas certain que Maureen Chiquet ait partagé cette vision des choses.

D'autre part, la politique commerciale récente de Chanel, décidée par Mme Chiquet, a pu aussi poser problème. En effet, en augmentant les prix libellés en euro et en baissant les prix libellés en dollar, pour compenser les fluctuations des taux de change, la politique tarifaire et commerciale avait engendré un déséquilibre entre les aires géographiques, et provoqué notamment une fièvre acheteuse là où les produits étaient les moins chers. De nombreux clients américains et européens s'étaient ainsi précipités en Asie, en particulier en Chine et à Hong-Kong, pour y bénéficier de prix plus bas.

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