La Politique, une histoire de confiance ?

Elisabeth Borne

OPINION. Comment l'échec de la motion de censure va quelques jours seulement après le remaniement, légitimer le premier gouvernement minoritaire de la V République depuis 1991. Par Dorothée Reignier, Sciences Po Lille

Publié le 16-08-2022 par Dorothée Reignier

Dès le remaniement de son gouvernement effectué, Élisabeth Borne a annoncé qu'elle ne solliciterait pas de l'Assemblée un vote de confiance, se contentant de présenter ce mercredi une déclaration de politique générale devant l'Assemblée nationale et le Sénat.

Elle a ainsi fait usage de l'article 50.1 de la Constitution introduit par la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 et qui permet au Premier ministre de faire une déclaration devant l'une ou l'autre des Assemblées, suivie ou non d'un vote qui ne peut engager sa responsabilité politique. Confrontée à une majorité relative, la Première ministre a donc choisi de s'appuyer sur le parlementarisme négatif, qui caractérise la Ve République dans lequel la confiance est présumée.

La confiance, au coeur du régime parlementaire

Ces deux termes méritent explicitation : la confiance est LE principe du régime parlementaire. Elle unit les représentés-citoyens aux représentants et notamment les députés. Aussi, lorsque ceux-ci se dotent d'un gouvernement, ils doivent à leur tour l'investir de leur confiance, habituellement en exprimant celle-ci grâce à un vote qui peut prendre la forme d'une investiture (Italie, Portugal, Grèce, République tchèque...) ou d'une élection (Allemagne, Hongrie, Slovénie, Estonie, Finlande...).

Ce qui explique que nos voisins belges (494 jours après les élections de 2019) ou allemands (172 jours en 2017) doivent au lendemain des élections mener de longues phases de négociation avant qu'un gouvernement n

Lire la suite

Voir la suite...

Les dernières actualités