La Marseillaise en dépôt de bilan

La Marseillaise en dépôt de bilan

Le quotidien marseillais enregistre encore des pertes colossales et risque de déposer le bilan.

Publié le 23-11-2016 par Emilie Huberth

Cessation de paiement

 

Hier, le quotidien marseillais issu de la résistance et du communisme a révélé en priorité à ses lecteurs la mauvaise nouvelle : « Les difficultés économiques que nous rencontrons nous amènent à nous placer sous la protection du tribunal de commerce, en déposant une déclaration de cessation des paiements », ont expliqué dans une tribune intitulée « À nos lecteurs » Pierre Dharréville et Fabrice Lecomte, les dirigeants des Éditions des Fédérés, l'éditeur du quotidien provençal.

La parution du journal continue, mais cette mise sous protection du tribunal de commerce de Marseille va permettre d'engager « une nouvelle bataille décisive ». 

 

Une nouvelle crise

 

Une de plus. Car, depuis plusieurs années, La Marseillaise ne chante plus comme par le passé. En 2014, elle avait été placée en redressement judiciaire et reprise par les Éditions des Fédérés, dont le patron, Pierre Dharéville, n'est autre que le secrétaire départemental du PCF.

Un plan social a été mis en place, qui a contraint à la suppression de 91 emplois. Une nouvelle version papier de La Marseillaise est alors née, avec une ligne éditoriale plus dynamique et plus axée sur la proximité et l'information locale.

Mais cette nouvelle version n'a pas attiré suffisamment d'annonceurs, les recettes publicitaires n'ont pas été aussi bonnes qu'espéré et les ventes ne dépassent jamais 15 000 exemplaires. Le quotidien vit donc sous perfusion des fonds propres de son propriétaire, mais ceux-ci ne sont pas extensibles.

 

Gagner du temps

 

Le sort de La Marseillaise est donc totalement suspendu à la décision du tribunal de commerce, auquel les dirigeants du quotidien souhaitent « présenter un plan de continuation de l'activité tenant compte des réalités qui nous ont bloqués mais aussi des potentialités qui demeurent ».

Ce que pensent la direction et les journalistes, tous solidaires, c'est que le quotidien a réussi à initier une dynamique nouvelle, comme en témoigne l'augmentation du nombre d'abonnements. Il s'agirait donc d'obtenir du tribunal un peu de temps, pour trouver des solutions nouvelles et profiter de cet élan.

La Marseillaise espère que certains de ses atouts et particularismes sauront peser sur la décision des juges : elle est un des rares journaux indépendant de tout groupe de presse, ainsi qu'un monument du journalisme d'après-guerre.

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