La guerre est déclarée entre Orange et l'Arcep

Laure de la Raudière

Lors d'une audition au Sénat, Laure de La Raudière, la présidente de l'Arcep, s'est émue d'une démarche d'Orange visant à contester son pouvoir de sanction concernant le déploiement de la fibre dans les villes moyennes. Electriques depuis des mois, les relations entre le régulateur des télécoms et l'opérateur historique virent à la bataille de tranchées.

Publié le 09-02-2023 par Pierre Manière

Laure de La Raudière a fait parler la poudre. Lors d'une audition au Sénat, ce mercredi, la présidente de l'Arcep n'a pas pris de gants pour fustiger les récentes attaques d'Orange contre son pouvoir de sanction. Celles-ci sont intervenues après que le régulateur a épinglé l'opérateur concernant ses retards de déploiement de la fibre dans les villes moyennes. « Doit-on comprendre, s'est interrogée Laure de La Raudière devant les parlementaires, qu'Orange préfère, plutôt que viser l'atteinte des objectifs qu'il s'est lui-même fixé, tenter d'arracher son sifflet au gendarme des télécoms ? »

La sortie fait d'autant plus de bruit que Laure de La Raudière est généralement discrète sur les conflits qu'elle peut avoir avec les opérateurs. Mais elle se devait de sortir les griffes alors que l'institution qu'elle préside fait l'objet de sévères attaques du leader français des télécoms. Le 3 février dernier, Orange a déposé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) pour contester son pouvoir de sanction. L'offensive est violente. S'en prendre au pouvoir de sanction de l'Arcep, c'est tenter de lui dérober ses bijoux de famille. Sans lui, son pouvoir de régulation serait réduit à néant.

De profonds désaccords

Pourquoi diable Orange en est-il arrivé à une telle extrémité ? L'opérateur et l'Arcep affichent de profonds désaccords dans un dossier sensible : celui du déploiement de la fibre dans les villes moyennes et périphéries des grandes agglomérations. Ces « zones moyennement

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