La France des assignés à résidence

Michel Santi, économiste,

La révolte française des moyens et des derniers de cordée montre une fois de plus que ce pays est toujours aux avant-gardes des luttes car les Français ont été les premiers à se rendre compte du prix à payer pour le climat. Par Michel Santi, économiste (*)

Publié le 10-12-2018 par Michel Santi

L'affaire est entendue, et ancienne: à savoir ce clivage profond entre les élites politico-économiques et la majeure partie de la population. Et voilà qu'Emmanuel Macron s'était intelligemment engouffré dans cette brèche, lui qui tenait, durant sa campagne électorale, de multiples réquisitoires à l'encontre de l'orthodoxie. Quelle mouche l'a cependant piqué pour se muer dès les premiers jours de sa Présidence en ardent défenseur du thatchérisme ? Comment et pourquoi une rhétorique est-elle susceptible de passer de compassionnelle en quasi-méprisante envers les gens ordinaires ? Et comment Macron - cet anti-Trump congénital - peut-il adopter des mesures favorisant les riches que le président américain lui-même n'oserait passer ?

Comment cet homme au flair aiguisé s'est-il laissé aller à afficher son dédain vis-à-vis de ces couches populaires ayant plus que jamais besoin d'empathie ? Les « premiers de cordée » mis en exergue par un président qui se voulait rassembleur font immédiatement penser à l'arrogance d'une Hillary Clinton (qui l'a chèrement payé) ayant traité de « déplorables » les électeurs et partisans de Donald Trump.

Qui va payer pour le climat ? Le moment de la clarification est venu

Non, la France ne s'est pas enflammée pour le dernier round des augmentations de taxes et autres prix de l'énergie. Elle se rebiffe car c'est toujours les mêmes qui paient le prix de la globalisation et des politiques néolibérales rognant jour après jour leurs acquis sociaux et leur niv

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