Nouveau rebondissement

On pouvait croire que le distributeur de produits culturels et high-tech avait perdu la guerre qui l'opposait à Conforama pour le rachat de Darty. Il n'en était rien. Quelques jours après avoir conclu un partenariat stratégique avec Vivendi, le groupe dirigé par Alexandre Bompard vient en effet de contre-attaquer, prouvant qu'il n'avait perdu qu'une bataille et non la guerre contre Conforama et son actionnaire sud-africain Steinhoff.

Les deux sociétés, anciennement contrôlées par la famille Pinault, ont en effet ces derniers jours entamé un processus de surenchère. Conforama tout d'abord, a été contraint de relever son offre initiale évaluée à 125 pences par action Darty à 138 pences, pour avoir procédé au rachat de 0,2% de Darty du capital à 138 pences. C'est ce matin au tour de « l'agitateur culturel » de relever la sienne à 145 pences. En outre, la Fnac a choisi de lever un obstacle de taille, en offrant aux actionnaires du groupe franco-britannique de les régler en cash plutôt qu'en action. Or, c'était ce point précis qui avait constitué la pierre d'achoppement pour les actionnaires de l'enseigne de petit et de gros électroménager.

Avantage à la Fnac

La Fnac dispose ainsi d'un nouvel avantage sur son concurrent, et pourrait bel et bien séduire les actionnaires de Darty. En effet, après avoir donné leur accord au projet, puis décliné l'offre à la suite du dépôt de celle de Conforama, les actionnaires avaient précisé ne pas fermer la porte à la Fnac et être prêts à discuter de toute nouvelle offre plus avantageuse. Il se pourrait donc qu'ils accordent, finalement, leur préférence à la Fnac.

Par ailleurs, la Fnac a également précisé avoir obtenu de deux fonds actionnaires de Darty, Knight Vince et DNCA France, l'engagement irrévocable de lui apporter toutes les parts qu'ils détiennent dans le capital de Darty, soit 22% de ce dernier. Cela met également la Fnac dans une position de prééminence par rapport à Conforama, qui n'a pour sa part obtenu qu'une promesse d'apport de 19,5% du capital. La bataille est sans doute loin d'être terminée, mais la Fnac a indéniablement su reprendre l'avantage, au moins temporairement.