« La dette Covid des entreprises à l'égard de l'URSSAF s'élève encore à 18 milliards d'euros », Yann-Gaël Amghar (DG)

Yann Gael Amghar

ENTRETIEN. Guerre en Ukraine, défaillances d'entreprises, dette Covid, travail dissimulé... le patron de l'Urssaf, Yann-Gaël Amghar, dresse un premier bilan de la santé du tissu productif français sept mois jour pour jour après l'éclatement du conflit aux portes de l'Europe. À l'approche d'un hiver glacial sur le front économique, il reste confiant dans la capacité des entreprises à rembourser leur dette à l'égard de l'organisme collecteur. Sans oublier que cette dette à l'égard de l'Urssaf, bien qu'en légère baisse, vient s'ajouter aux remboursements des prêts garantis par l’État (PGE), des emprunts bancaires et à l'explosion des factures d'énergie...

Publié le 21-09-2022 par Grégoire Normand

LA TRIBUNE - L'économie française a marqué le pas ces derniers mois. Et l'hiver s'annonce glacial sur le plan économique. Avez-vous constaté une hausse des difficultés chez les entreprises depuis le début de la guerre en Ukraine ?

YANN-GAËL AMGAHR - Depuis plusieurs mois, nous constatons une résistance du climat économique. Les embauches au second trimestre ont, certes, été en deçà de celles du premier trimestre, mais elles restent à un niveau supérieur à celles d'avant-Covid. L'emploi reste à un niveau bien supérieur à celui d'avant-crise.

La masse salariale et le niveau des salaires versés par les entreprises sont très dynamiques au premier semestre 2022. Le salaire moyen par tête a nettement progressé sur cette période. Quant aux impayés des entreprises, ils continuent de s'améliorer mois après mois. Nous ne sommes pas revenus au niveau d'avant-Covid mais à un niveau proche. Au mois d'août dernier, il y a eu 2% d'impayés, contre 1,6% en août 2019. Les indicateurs sont plutôt bien orientés.

Depuis le début de l'année, avez-vous remarqué une augmentation des défaillances d'entreprises ?

Il y a eu une hausse au premier semestre 2022, mais les défaillances sont descendues tellement bas en 2020 et 2021 qu'elles restent en deçà de leur niveau d'avant-crise. Beaucoup d'acteurs avaient suspendu un grand nombre de procédures. Le « mur des faillites » annoncé depuis deux ans ne s'est pas produit.

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