La déception indienne de Dassault
L'Inde renonce à des achats supplémentaires, et se contentera des 36 Rafale commandés.
Publié le 01-06-2015 par Bertrand Dampierre
36 seulement
La vente de 36 avions de chasse Rafale à l'Inde avait été pour l'avionneur militaire français une excellente nouvelle, survenue peu de temps après le contrat décroché avec l'Egypte. Mais ce premier contrat indien conclu à l'occasion de la visite officielle en France du Premier Ministre Narendra Modi devait, logiquement, déboucher sur d'autres.
L'Inde est en effet en pleine modernisation de sa défense, et renouvelle des armements et équipements anciens, dont certains sont devenus tout à fait obsolètes. Equiper son Armée de l'Air de nouveaux chasseurs était ainsi devenu indispensable, ce qui a justifié l'achat de 36 Rafale à Dassault. Mais en acquérir 126 de plus, comme cela avait été initialement projeté, n'est pas pour les autorités indiennes un projet viable, ni souhaitable.
Patriotisme économique
Usant d'une analogie éclairante, et qui révèle que le problème principal est le coût du Rafale, le Ministre de la Défense indien Manohar Parrikar a ainsi déclaré : « J'aimerais moi aussi avoir une BMW et une Mercedes, mais je ne les ai pas parce que je ne peux pas me le permettre. Premièrement je ne peux pas me le permettre, et deuxièmement je n'en ai pas besoin ».
Toutefois, le prix n'est peut-être pas le seul inconvénient du Rafale. En effet, la politique indienne fait preuve actuellement d'une tendance à succomber à une tentation nationaliste, dans laquelle s'inscrit une forme de patriotisme économique. Quitte à moderniser la défense, que ce soit avec le moins de produits importés possible ! En renonçant à l'achat de Rafales supplémentaires, le gouvernement indien renforce cette tendance. A moins qu'il ne cherche à forcer la main de Dassault, pour relancer le projet, enlisé, d'une fabrication des futurs Rafale sur le territoire indien.
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